Pour la première fois depuis le titre de 2009 obtenu dans la USL, l'Impact a brandi un trophée devant ses propres partisans. En défaisant le Toronto FC par la marque de 1 à 0 (2 à 1 sur l'ensemble des deux matchs), mercredi, il conserve ainsi le titre de champion canadien qui lui ouvre les portes de la Ligue des champions de la CONCACAF.

Même si un score de 0-0 était suffisant au bonheur des Montréalais, Felipe a confirmé la victoire dans les dernières minutes de la rencontre. Après une contre-attaque et un tir sur la transversale de Marco Di Vaio, le Brésilien a expédié le ballon dans la cage de Joe Bendik. Un but qui l'envoie, lui et ses coéquipiers, dans le groupe 3 de la Ligue des champions en compagnie des Red Bulls de New York et du C.D. FAS, du Salvador.

Avant de recevoir la Coupe des Voyageurs, les Montréalais ont partagé cette victoire avec les partisans montréalais et notamment les Ultras. Elle est d'autant plus belle qu'elle survient après un début de saison difficile et qu'elle confirme les résultats favorables de la dernière semaine. Elle est surtout survenue au bout du suspense et d'une certaine crispation.

«Nous avons été compacts, nous nous sommes battus pendant 90 minutes et nous n'avons pas pris de but contre une équipe qui offre beaucoup de qualité, a déclaré l'entraîneur Frank Klopas. Je donne beaucoup de crédit à mes joueurs, c'est un moment fantastique.»

Car malgré le résultat favorable du match aller et avant le but de Felipe, l'Impact n'a été qu'à quelques centimètres de voir ses plans de Ligue des champions avorter. Rentré quelques minutes auparavant, Jonathan Osorio a touché le poteau d'Evan Bush, à moins de 10 minutes du terme.

Comme bien souvent pour Toronto, cette saison, Jermain Defoe a également failli endosser le costume de sauveur. S'il n'a pas eu d'occasions nettes, ses feintes et ses accélérations en contre-attaque auraient pu couter très cher aux Montréalais. À la 72e minute, Bush a notamment arrêté un de ses tirs qui manquait cependant de puissance. La fin de match a également été stressante avec bon nombre de ballons dans la surface de Bush.

«Je m'attendais à un match serré, a révélé Klopas. Avec autant de bons joueurs du TFC dans le dernier tiers, il fallait surtout bien défendre. C'était un bon match des deux côtés avec beaucoup d'engagement».

Et l'Impact? Même si un résultat vierge lui suffisait, il a cherché à faire le jeu. Au chapitre des occasions lors de la divertissante seconde mi-temps, Patrice Bernier a notamment heurté la transversale sur un centre, à la 47e minute. Andrés Romero a encore connu quelques moments intéressants, à l'image d'un festival côté gauche qui s'est terminé par un tir dévié en corner (73e).

Bon début torontois, puis...

Après le résultat nul du match aller, le Toronto FC avait la volonté claire de frapper dès les premières minutes de la rencontre. Tandis que l'Impact accumulait les pertes de balle, en milieu de terrain, et les mauvais choix en attaque, les Ontariens ont eu les premières demi-occasions de la rencontre sur des phases arrêtées.

Quelques contre-attaques ont également inquiété les spectateurs réunis au stade Saputo. Les débats se sont équilibrés au milieu de la première mi-temps avant de tourner complètement en faveur de l'Impact. 

Jack McInerney a lancé le bal avec une tête sur un corner d'Hernan Bernardello (29e). Di Vaio, que l'on sent en retrait depuis plusieurs matchs, a également tenté sa chance à deux reprises, la première étant bloquée facilement par Bendik (33e).

Peu après, l'Italien aurait sans doute préféré que Justin Mapp teste le gardien du TFC plutôt que de lui refiler un ballon très difficile. Finalement, la meilleure occasion est revenue à Bernardello, à la 43e minute. Son coup-franc de 20 mètres a obligé Bendik à se détendre pour repousser le tir.

L'Impact retrouvera la MLS, mercredi prochain, avec la visite de DC United. Le championnat canadien servira-t-il de déclic? «On sent qu'il y a un changement et on est bien depuis les deux derniers matchs, a estimé Camara. On a pu montrer ce que l'on pouvait faire contre de bonnes équipes comme Toronto et la Nouvelle-Angleterre. À nous de garder le cap.»

«Je peux vous dire une chose, a ajouté Klopas. Cela ne sera pas facile de jouer contre nous, que ce soit à domicile ou à l'extérieur.»