Si l'Impact espère poursuivre sur sa lancée du championnat canadien, il devra trouver une façon de jouer un vilain tour au premier de classe, le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, ce soir au stade Saputo. Seize points séparent les deux adversaires qui se situent aux extrémités de l'Association de l'Est.

Le premier de classe

Le Revolution arrive au stade Saputo avec le torse bombé. Grâce à cinq victoires consécutives, le voilà au sommet de l'Association de l'Est avec 23 points en 12 rencontres. Avec un noyau de joueurs identique à celui de 2013, les pensionnaires du Gillette Stadium, à Foxborough, n'ont rien perdu de leur technique et de leur fluidité. La réponse montréalaise: éviter d'avoir un match ouvert et de laisser trop d'espace entre les lignes. «C'est une équipe qui bouge beaucoup avec de bons milieux de terrain. Il va falloir rester attentif et ne pas leur laisser le rythme du jeu, a expliqué Patrice Bernier. Une fois qu'ils enchaînent, on sait qu'ils ont des qualités individuelles et collectives. Comme le Sporting de Kansas City, ils aiment bien jouer avec le ballon.» Le Revolution a parfaitement compensé le départ de l'attaquant Juan Agudelo grâce à l'émergence de Patrick Mullins, 11e choix du repêchage 2014. L'attaquant de 22 ans a marqué lors de ses quatre derniers matchs.

Le bon visage

Au-delà du résultat obtenu mercredi à Toronto, l'Impact a gardé son meilleur visage pour la deuxième mi-temps de la finale du championnat canadien. Si cela ne s'est pas traduit par des tirs cadrés, les coéquipiers de Marco Di Vaio, en 4-4-2, ont été plus menaçants et plus agressifs. «Cette deuxième mi-temps, c'est peut-être la base pour l'avenir, a espéré le joueur désigné italien. Peut-être que [l'entrée de Jack McInerney] a donné plus de confiance en attaque et, en plus, on cherchait un but. Mais on a mieux fait sur le plan du mental, de la concentration et du caractère.» Si la formation contre le Revolution reste un mystère, l'idée est maintenant de répéter ces 45 minutes en y ajoutant un peu plus d'efficacité dans les derniers mètres.

La rotation

La visite du Revolution est synonyme de troisième match en une semaine pour l'Impact. Championnat canadien oblige, le mois de mai est toujours le plus chargé pour les Montréalais qui auront passé plus de 630 minutes sur les terrains. À ces sept matchs s'ajoutent aussi les nombreuses blessures, surtout en défense, qui forcent Frank Klopas à surtaxer certains éléments. «Nous devons nous assurer d'avoir des joueurs frais contre la Nouvelle-Angleterre, mais aussi d'autres qui seront prêts pour le championnat canadien, a-t-il martelé. Sans aucun doute, certains ne pourront jouer [ce soir] à cause de l'accumulation des matchs et des voyages.» Les regards peuvent ici se tourner vers Di Vaio qui pourrait fort bien s'asseoir sur le banc, au début du match. «Les jeunes peuvent jouer toute la semaine, mais, moi, un peu moins», a-t-il dit à la blague.

La prise de conscience

À la mi-temps du match à Toronto, les joueurs de l'Impact se sont dit leurs quatre vérités. Après les 45 premières minutes, «catastrophiques» pour reprendre l'expression de Bernier, une prise de conscience collective a alors eu lieu dans le vestiaire montréalais. Ce n'est pas la première fois que ce type d'exercice survient à la mi-temps d'un match. «On ne peut pas faire de grand discours chaque fois, a tempéré Klopas. L'équipe a bien réagi en deuxième mi-temps, mais nous devons maintenant avoir ce type d'engagement chaque fois. Nous avons assez de qualité dans le groupe, mais nous devons nous assurer de tout donner. On sait que, dans cette ligue, il faut avant tout égaler l'intensité de l'adversaire.» En guise de résumé, l'entraîneur a lancé le slogan: «Attitude, mentalité et intensité.»

Retour à Montréal

De retour à l'entraînement jeudi, Jérémy Gagnon-Laparé était plus que satisfait de son dernier séjour avec l'équipe nationale canadienne. Remplaçant contre la Bulgarie, le joueur de 19 ans a été titularisé lors du deuxième match amical devant la Moldavie. Le sélectionneur Benito Floro l'a fait jouer en défense plutôt qu'à sa position habituelle, en milieu de terrain. «J'ai eu la chance de perfectionner la position d'arrière latéral gauche qui est encore nouvelle pour moi, a souligné Gagnon-Laparé. J'ai pris beaucoup d'expérience à ce poste, mais, en général, les camps comme ça m'aident à faire un grand bond en avant.» Selon le Québécois, l'équipe canadienne devrait bientôt entamer une nouvelle étape. «Le sélectionneur a terminé sa phase d'évaluation pour maintenant mettre en place le groupe qui disputera les prochains évènements comme la Gold Cup ou les qualifications.»