Malgré l'absence de diagnostic concernant la nouvelle blessure à une cuisse subie par Nelson Rivas, mercredi, le climat n'est pas à l'optimisme dans le camp montréalais. Un membre de l'Impact présent dans le vestiaire avec le défenseur, lors de sa sortie prématurée du match, a qualifié la scène de «déchirante» («heartbreaking»).

Car compte tenu de son historique médical, ce nouveau coup dur a une portée encore plus sérieuse pour le Colombien. Une fois que la poussière sera retombée, autant pour le joueur que pour le club, une décision sur son avenir interviendra, a promis l'entraîneur Frank Klopas, hier.

Croisé au terme de l'entraînement, le directeur sportif Nick De Santis a également mentionné à La Presse qu'il ne regrettait pas sa gestion du cas Rivas. Et qu'il referait exactement la même chose en raison du salaire relativement faible de son joueur - 80 000 $ - et de son apport potentiel s'il revenait en santé, cette saison.

En attendant la suite de ce feuilleton, dans quelques jours, tous les membres de l'Impact ont exprimé leur peine de voir le sort s'acharner sur le numéro 2. Après tout, Rivas n'avait pas ménagé ses efforts pour renouer avec la compétition et il n'avait ressenti aucune gêne lors des récents entraînements. Or, son corps l'a abandonné après quelques secondes seulement, à Toronto.

«C'est dur à expliquer, a réagi Klopas. Tu vois le gars s'entraîner, et il se sent prêt à jouer. Notre objectif était de lui donner 45 minutes pour le faire progresser tranquillement au cours des matchs suivants. (...) C'est un épisode très triste, et je sais ce qu'il a vécu puisque j'ai aussi connu deux saisons gâchées par les blessures. Depuis son arrivée, il veut faire tant pour ce club et il n'est pas capable de le faire.»

Patrice Bernier est l'un des premiers joueurs montréalais à avoir parlé à Rivas, sur le terrain, mercredi. En le côtoyant également depuis le jour 1, en 2012, il connaît les problèmes de son coéquipier, ainsi que les efforts déployés en gymnase, sur un vélo stationnaire ou sur le terrain. Malgré les doutes, Rivas a toujours gardé le sourire.

«C'est dur pour lui et pour nous. C'est une personnalité agréable et il a toujours montré une belle attitude afin de pouvoir rejouer, a expliqué le capitaine. Tomber comme ça, en début de match, c'est dur. Je n'ai pas compris immédiatement ce qui s'est passé, mais on a tous vu que c'était difficile.»

De l'aide qui tombait bien

Si Rivas n'est pas le messie qui aurait permis à l'Impact de relancer sa saison, il aurait pu donner un sérieux coup de pouce défensif à la fin de ce mois de mai ultra chargé. Entre les 7 et 31 mai, les Montréalais auront disputé 7 matchs et effectué 2 longs voyages, à Edmonton et à Denver.

«À Toronto, mercredi, c'était un match où l'on avait besoin de son expérience, a ajouté Klopas. Cela nous aurait aidés qu'il soit en mesure de nous donner 45 ou 60 minutes de jeu. Il le voulait, mais on doit se sentir mal pour lui.»

Depuis qu'il a signé un contrat fin 2011, Rivas a disputé 11 matchs en saison «régulière» pour un total de 858 minutes. Hormis quelques épisodes d'indiscipline, il a rarement déçu lorsque Jesse Marsch avait fait appel à lui, en 2012. Il n'a disputé qu'un seul match lors de la saison suivante, en séries éliminatoires.

«On sentait que c'était un élément qui pouvait nous apporter beaucoup, a estimé Bernier. On sait que, quand il joue à son meilleur niveau, comme lors de la première année, il peut facilement être l'un des meilleurs défenseurs de cette ligue.»

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28 mois de malheur

Janvier 2012

L'Impact prépare sa saison d'expansion sous les latitudes mexicaines lorsque Nelson Rivas subit sa première blessure majeure: une déchirure au muscle ischio-jambier. Celui qui devait être le symbole montréalais dans la MLS, avec son statut de premier joueur sous contrat, est contraint de se muer en spectateur. Il effectue une bonne rentrée, en mai, sur le terrain du Sporting de Kansas City.

Juin 2012

Après la crainte d'une grave blessure à un genou lors d'un match de ligue de réserve, Rivas dispute les trois premiers matchs du mois de juin. Il se blesse alors à l'abdomen et se voit contraint de s'absenter pendant un mois, environ. Le retour au jeu sera bref puisqu'il assène un coup de tête à Antoine Hoppenot, dès son deuxième match.

Octobre 2012

Rivas subit, avec succès dira le club à l'époque, une chirurgie pour traiter une microfracture au genou gauche. Initialement, sa convalescence ne devait durer que cinq mois, ce qui laisser entrevoir l'espoir d'un retour, au début de la saison suivante. Il ne dispute finalement que le dernier match de l'année, à Houston, dans le cadre des séries. Il ne passe que 70 minutes sur le terrain avant de se faire expulser.

Février 2014

L'Impact a pris toutes les précautions lors du camp d'entraînement afin de maximiser les chances d'un début d'année sans soucis. Or, le Colombien se blesse, à la cuisse, dès son premier match préparatoire contre Orlando City. En pleurs, il quitte le terrain avant de rentrer à Montréal, puis de se ressourcer quelques semaines dans son pays natal.

Mai 2014

S'il met les bouchées doubles à l'entraînement depuis plusieurs semaines, sa cuisse ne passe finalement pas le test d'un match officiel. Il cède sa place, après 120 secondes de jeu, lors du match de championnat canadien, à Toronto. Une sortie synonyme de clap de fin?