«Hala Madrid!»: certains la voix cassée, épuisés par une nuit de fête, d'autres en famille, des dizaines de milliers de supporteurs sont revenus dimanche soir célébrer au coeur de Madrid et au stade Bernabeu la «Decima», 10e victoire du Real Madrid en Ligue des Champions.

A 23h00, tous les joueurs de l'équipe font leur entrée dans un stade à l'ambiance surchauffée et plein à craquer de plus de 80 000 places.

Particulièrement acclamé, Sergio Ramos, auteur du but salvateur dans le temps additionnel qui a permis au Real de l'emporter en prolongation face aux Madrilènes de l'Atletico (4-1), s'agenouille devant les supporteurs hurlants.

Les «madridistes» applaudissent tout autant le gardien de but Iker Casillas, malgré sa médiocre performance de la veille.

Puis tous montent sur la scène qui surmonte les quatre écrans géants placés au coeur du stade et entourés de dix coupes géantes de la Ligue des Champions symbolisant ces titres remportés par le club depuis 1956.

«Comment faire pour ne pas t'aimer, alors que tu es champion d'Europe pour la dixième fois», chantent le stade et les joueurs, avant une explosion de feux d'artifice.

«C'est éternel. Ce sont les plus grands de tous», dit Francisco Javiez de la Cruz, un «socio» (abonné) du club de 40 ans, venu avec sa famille, dont son fils de six ans, drapé comme son père dans une bannière du Real Madrid. Samedi soir, ils ont regardé le match à la télévision mais ont tenu à venir au stade pour partager sa joie dans un Bernabeu plein de plus de 80 000 places.

«Je voulais être là»

Si les sociaux étaient prioritaires, d'autres ont pu bénéficier aussi d'entrées gratuites pour ce jour exceptionnel.

Auparavant, les joueurs qui avaient troqué leurs maillots pour des costumes sombres et cravates, s'étaient rendus à la mairie de Madrid, leur bus escorté par des milliers de supporteurs en liesse sur la place de Cibeles.

Casillas et Ramos sont sortis sur le balcon pour lever la coupe devant les supporteurs survoltés.

C'est déjà sur cette place, lieu traditionnel de rassemblement après les victoires du Real Madrid, qu'ils s'étaient donnés rendez-vous la veille par dizaines de milliers pour attendre jusqu'à six heures du matin leurs héros du jour.

Pour s'assurer de voir passer le bus de l'équipe, fermé contrairement à la veille, certains sont arrivés dimanche cinq heures à l'avance, épuisés mais hurlant toujours à tue-tête.

Comme Alba Pastor, une lycéenne de 17 ans, venue avec des amis d'Escorial, à une cinquantaine de kilomètres de Madrid.

«Je suis madridiste depuis que je suis née. Comme mes parents. Je n'ai pas dormi mais je voulais être là», dit-elle tandis que ces amis agitent le drapeau du Real et hurlent «champions! champions».

«On est là pour l'ambiance. C'est historique. Je ne pouvais pas rater ça», renchérit Cristina Mondelo à ses côtés.

«Hala Madrid!», hurlent non loin de là David Alvarez au milieu de milliers de supporteurs, loin de se préoccuper du résultat des élections européennes.

«Les élections?, ça m'intéresse pas. J'ai pas voté. De toutes façons avec ou sans eux, je reste au chômage», lâche David Alvarez, un jeune de 21 ans, sans emploi comme plus d'un jeune sur deux en Espagne.