Alors que le tiers de la saison est quasiment écoulé, l'Impact s'est enfoncé un peu plus dans le désarroi, hier soir, en concédant une défaite de 4 à 1 sur le terrain des Rapids du Colorado. Tristes derniers au classement général, les Montréalais ont également été relégués à neuf points de la cinquième place de l'Association de l'Est.

Même si l'Impact a disputé moins de matchs que la plupart de ses adversaires, les nombreuses lacunes ne sont pas de nature à inspirer l'optimisme. Longtemps stérile offensivement malgré la majeure partie de la possession et coupable d'erreurs de débutants en défense, cette équipe-là est parfaitement à sa place, en deuxième moitié de tableau. Le recrutement estival, aussi pertinent soit-il, risque d'être inutile tant le retard accumulé augmente de semaine en semaine.

Déjà en proie aux doutes naturellement, l'Impact n'a pas été aidé par les décisions arbitrales de Chris Penso, hier. Dès la quatrième minute, l'Impact a été sanctionné d'un penalty sévère après un accrochage de Sanna Nyassi sur Edson Buddle. Dillon Powers n'a pas tremblé dans un week-end placé sous le signe des penaltys généreux dans la MLS. «Nous avons bien commencé, nous contrôlions le match et cette décision est malheureuse, a jugé Frank Klopas. Quand l'arbitre devient un protagoniste de la rencontre, ce n'est jamais un bon signe. Il a fait un très mauvais travail.» Un peu plus tard, en deuxième mi-temps, Issey Nakajima-Farran s'est fait refuser un but pour un hors-jeu imaginaire. Le mal était déjà fait à ce moment là puisque l'Impact accusait un déficit de trois buts.

Lors de leurs deux premiers duels, l'Impact et les Rapids avaient inscrit un total de 12 buts. Après l'ouverture du score, la tendance aurait rapidement pu être la même sans un arrêt du gardien Clint Irwin aux dépens de Justin Mapp (8e minute) ou la maladresse des attaquants des Rapids. Au terme d'une contre-attaque, Deshorn Brown a d'abord pris de vitesse Patrice Bernier avant de voir son tir être bloqué par le Québécois (14e). Puis, peu après la demi-heure de jeu, le Jamaïcain a évité le tacle de Wandrille Lefèvre avant de toucher le poteau de Troy Perkins.

Les Rapids ont donc eu les meilleures occasions de la première mi-temps en profitant des nombreux espaces laissés dans le dos de la défense montréalaise. L'Impact aurait-il dû jouer si haut face à des attaquants d'une telle rapidité? Même si l'Impact a eu la majorité de la possession, ses transmissions étaient trop lentes et sans variation pour déstabiliser le bloc adverse. En fait, le deuxième tir cadré est venu, à la 87e minute, sur le magnifique but d'Andres Romero. L'un de ses meilleurs flashs depuis très longtemps...

Comme à Kansas City

En deuxième période, Mapp a allumé les meilleures mèches montréalaises, par ses passes et sa percussion. Il a d'ailleurs touché le poteau, à la 51e. C'est cependant en défense que l'Impact a encore craqué. Dans un scénario rappelant celui de Kansas City (défaite 4 à 0, le 19 avril), les Montréalais ont encaissé trois buts en multipliant les erreurs défensives. Si Kamani Hill n'a pas été pressé par Hassoun Camara sur le deuxième but (54e), c'est un dégagement plein axe de Jeb Brovsky qui a conduit au 3 à 0. Devant tant de problèmes défensifs, Perkins a poussé un long soupir de découragement après ce but. Surtout que la raclée s'est réellement conclue avec le doublé de Powers, à la 84e. «Mes joueurs ont tout donné sur le terrain et je sais que tout le monde est un peu déçu, a souligné Klopas. C'est difficile quand on regarde le résultat, mais la physionomie ne reflète pas le  score. [...] La saison est encore longue et il reste beaucoup de matchs à disputer. Nous avons eu de bons moments, mais nous ne devons plus donner de buts aussi facilement.»

Après la finale aller du championnat canadien, mercredi, l'Impact accueillera le Revolution de la Nouvelle-Angleterre, samedi. Les changements devraient être au rendez-vous contre le meneur de l'Est. Reverra-t-on le 4-4-2 utilisé en deuxième période? Nelson Rivas, qui était dans les tribunes, sera-t-il finalement de retour pour tenter de stabiliser la défense? Au tiers de la saison, l'Impact est plus que jamais du mauvais côté de la clôture: celui où les doutes et les questions sont plus élevées que les certitudes et les affirmations.