Si l'Impact veut éviter toute désillusion contre le FC Edmonton, il devra à tout prix garder la possession du ballon et exploiter toute la largeur du terrain pour contourner le bloc albertain de huit joueurs. Ce conseil vient de Marc Dos Santos, dont le Fury d'Ottawa a baissé pavillon contre Edmonton lors des quarts de finale du championnat canadien (3 à 1 sur l'ensemble des deux matchs).

«Edmonton a un bloc solide et il n'est pas facile d'entrer par le milieu, explique-t-il en entrevue téléphonique. Leurs deux milieux défensifs ne sortent pratiquement pas et, quand ils attaquent, cela ressemble beaucoup à un 4-2-4 avec deux ailiers et les attaquants en avant. Mais c'est une équipe que tu peux battre en utilisant la largeur. Je ne crois pas que l'Impact aura des problèmes contre eux.»

À moins d'un changement tactique pour renforcer leur milieu de terrain, les adversaires de l'Impact jouent dans un 4-4-2 avec un bloc très compact. Dans le camp montréalais, Frank Klopas a avoué, la semaine dernière, qu'il se méfiait des transitions offensives de son nouveau rival canadien.

Dos Santos confirme le modus operandi des joueurs de Colin Miller, pour qui le plus court chemin est bel et bien la ligne droite. «À la récupération, ils cherchent à jouer tout de suite dans la profondeur, avec des longs ballons sur Frank Jonke (1,91 m), ou à partir en contre-attaque. Ils sont rapides en transition pour exploiter les espaces.»

Les Albertains ont également montré qu'ils pouvaient utiliser à bon escient les erreurs de leurs rivaux. Après avoir concédé plusieurs occasions lors de la première mi-temps du match retour - un coup-franc de Sinisa Ubiparipovic sur la transversale notamment -, Edmonton a su profiter de la naïveté défensive du Fury.

Gare à Boakai

Hanson Boakai, âgé de 17 ans, a joué le rôle du bourreau ontarien avec un but et deux passes décisives. Le nom de celui qui a fréquenté les sélections canadiennes des moins de 15 ans et de 17 ans était sur toutes les lèvres, après le match. Le milieu peut-il répéter sa performance contre l'Impact? «Je trouve que c'est nous qui l'avons fait bien paraître, tempère Dos Santos. C'est lui qui a mis le centre sur le premier but après une fraction d'hésitation de notre défense et, sur le deuxième, il gagne un ballon alors que notre défenseur central a été lent à arriver. On parle de lui comme si c'était (Arjen) Robben, mais il ne faut pas exagérer non plus. Il est bon techniquement, il est bien dans les un-contre-un, il est rapide, mais il est encore jeune. Il faut juste faire attention à lui.»

Au classement, le FC Edmonton pointe au dernier rang de la NASL après quatre matchs. Un match nul sur le terrain des Rowdies de Tampa Bay a été suivi par trois défaites consécutives. Dans le contenu, son début de saison est cependant supérieur à son classement, croit Dos Santos, qui qualifie Edmonton de club «dangereux, mais en reconstruction».

Du côté de l'Impact, Patrice Bernier connaît bien Miller, l'entraîneur du FC Edmonton, pour l'avoir croisé avec l'équipe canadienne. «Il veut avant tout avoir de l'agressivité et de l'intensité chez ses joueurs pendant 90 minutes. C'est à nous d'égaler ça et de faire la différence avec la qualité des joueurs que nous avons.»

Retrouvailles manquées

La perspective de retrouvailles entre l'Impact et Marc Dos Santos s'est donc éteinte, mercredi dernier après la défaite du Fury sur le terrain du FC Edmonton (3 à 1). Malgré une séquence éreintante et plusieurs joueurs à l'infirmerie, l'entraîneur québécois croit plutôt que le moment était mal choisi pour entreprendre la lutte en championnat canadien. «Cela fait deux mois que l'on est ensemble. On a de bons joueurs, un bon groupe, mais on n'est pas encore une équipe. Pour une équipe d'expansion comme nous, le championnat canadien est arrivé un peu tôt dans la saison.»

Au moins, le Fury a déjà signé un premier coup d'éclat, dans la NASL, avec une victoire de 4 à 0 devant les RailHawks de la Caroline, le 26 avril. «Dans ce match, on n'a rien donné défensivement et, offensivement, on a été au même niveau qu'à Edmonton, mais la différence est qu'on a conclu nos occasions, estime Dos Santos. On ne peut pas penser qu'on va être parfaits après deux mois, mais avec les blessés qu'on a eus, on a bon espoir d'aller loin et de finir dans les quatre premiers.»