La campagne «nous sommes tous des singes» sur les réseaux sociaux pour soutenir le «manger de banane» antiraciste du défenseur brésilien Dani Alves était le fruit de l'agence de publicité de Neymar, révèle mardi la presse brésilienne.

Le père de Neymar avait alerté cette agence, basée à Sao Paulo, après que son fils a été victime d'insultes racistes le 12 avril à Grenade dans un match du Championnat d'Espagne, raconte un dirigeant de l'entreprise.

«L'idée était de faire quelque chose de léger, et même d'amusant, dit Guga Ketzer, vice-président de l'agence. Nous attendions le meilleur moment pour le divulguer, et ça a été après ce qui s'est passé ce dimanche avec Daniel».

Dans un match du FC Barcelone à Villarreal (3-2 pour le Barça), l'arrière droit brésilien avait ramassé une banane, lancée des tribunes, l'avait épluchée et mangée. Peu après la fin du match, Neymar postait un message sur Twitter avec le hashtag (mot-clef) somostodosmacacos, soit «nous sommes tous des singes» en portugais.

Le joueur star de l'équipe du Brésil (22 ans) a accompagné un deuxième message d'une photo le montrant en train de manger une banane avec son fils qui tient une peluche en forme de ce fruit. Il a été retweeté 4187 fois (au mardi en début d'après-midi), sachant que Neymar est la 74e personne la plus suivie sur Twitter.

Ce hashtag et l'idée de la photo du «manger de banane» ont été dès lors abondamment repris sur le réseau social, avec des déclinaisons dans d'autres langues, par des personnalités ou des pékins. Même la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, se l'est approprié et a salué le geste de Dani Alves.

Tout en répétant que sa réaction avait été «spontanée», Dani Alves a reconnu qu'il était au courant des préparatifs autour de Neymar.

«C'était déjà arrivé contre d'autres coéquipiers, à d'autres occasions, on en a débattu, a-t-il dit sur Radio Globo. On avait déjà parlé d'une campagne que l'entourage de Ney voulait faire sur ce sujet, puisque ça lui était déjà arrivé. Mais ma réaction est venue spontanément. On m'a jeté une banane, elle est tombée devant moi, je l'ai prise et l'ai mangée, sans penser aux conséquences, mais simplement à combattre une action négative par une action positive.»

«Quand quelqu'un lance une offense, en général celui qui la reçoit se sent offensé. Si on n'est pas offensé, l'offenseur n'atteint pas son objectif», a-t-il aussi souligné pour expliquer son geste.

Le supporter de Villarreal a été identifié par le club et exclu à vie du stade.

Dani Alves a nié mardi tout coup publicitaire après les révélations de l'agence. «On a débattu une fois de ça parce que ça lui était déjà arrivé une fois», a-t-il dit à globoesporte.com à propos de Neymar. «Nous avions déjà subi ça au stade. Mais l'action n'a rien à voir avec la publicité. Simplement parce qu'on ne s'attendait pas que des gens aient ce type de comportement».