C'est sur le terrain du Sporting Kansas City, vainqueur de la dernière MLS Cup, que l'Impact essaiera de briser, ce soir, sa séquence de six matchs sans victoire. Même si les Montréalais ont trouvé la recette pour l'emporter au Kansas dans le passé, sauront-ils se débarrasser de leurs démons actuels?

Faire plus avec moins

Le Sporting Kansas City a perdu cinq matchs à domicile l'an dernier, mais l'impression de rouleau compresseur subsiste. Au-delà de la possession et du bloc très agressif, les champions dominent dans les catégories des tirs tentés (18,6) et des tirs concédés (8,8) par match. «Nous devons aller sur le terrain avec cette confiance, tout en comprenant que ce ne sera pas un moment facile. Dans ces moments-là, il faut jouer tous ensemble, en équipe», a martelé Frank Klopas. L'Impact doit surtout profiter de la moindre occasion, à l'image des deux buts marqués dans la foulée de coups de pied arrêtés, lors de sa dernière visite «On doit être capables de fermer le jeu, puis faire un grand travail défensif et physique, a assuré Marco Di Vaio, cette semaine. On sait que Kansas City est une grande équipe qui joue vraiment bien. On doit aussi chercher des contre-attaques et sortir rapidement quand on récupère le ballon.»

Mieux défendre les coups de pied arrêtés

«La semaine dernière, nous avons accordé un but sur corner et avec des joueurs comme [Aurélien] Collin ou [Matt] Besler, il faut vraiment travailler spécifiquement là-dessus.» Jack McInerney n'a disputé qu'un seul match avec l'Impact, mais il a déjà pu se rendre compte de la faiblesse légendaire de l'équipe sur ces phases de jeu. Depuis le début de la saison, les Montréalais ont accordé des buts sur penalty, corner, remise en touche, coup franc direct et coup franc indirect. La mauvaise nouvelle est que le Sporting excelle dans les coups de pied arrêtés avec 87 occasions créées lors de la dernière saison. Par ailleurs, l'équipe du Midwest est celle qui a marqué le plus de buts de la tête (14), en 2013.

De la constance

Klopas a un brin exagéré lorsqu'il a clamé que son équipe avait été meilleure que son adversaire dans quatre des six premiers matchs. Excluant une dernière rencontre très pénible, il est cependant vrai que l'Impact n'a pas souvent été surclassé depuis le début de la saison. Il a même ouvert la marque dans la moitié des matchs avant de céder sur des erreurs individuelles et de perdre des points précieux. À ce chapitre, le match contre les Red Bulls de New York, avec deux buts en trois minutes contre le cours du jeu, reste un modèle du genre. «Nous avons eu l'occasion de récolter plus de points dans quelques matchs, mais il nous faut maintenant réaliser une performance constante pendant plus de 90 minutes, a rappelé Heath Pearce. Nous devons nous assurer de ne plus faire les erreurs qui nous ont hantés depuis le début de la saison.»

Quelle défense?

Lors des derniers jours, l'attention a été portée sur la présence ou non du duo Di Vaio-McInerney contre le Sporting. On peut cependant s'interroger sur le quatuor défensif que Klopas alignera, ce soir (20h30). En défense centrale, il semble impossible de renvoyer Karl W. Ouimette sur le banc tant il a impressionné dans les duels ou en couverture de Matteo Ferrari. Des points d'interrogation existent cependant sur les côtés. Si Pearce a été remplacé à la mi-temps samedi dernier, Eric Miller semble accuser le coup physiquement. La recrue est d'ailleurs l'un des trois joueurs de champ à avoir disputé l'intégralité des six premiers matchs. Dans ces conditions, pourrait-on revoir Hassoun Camara sur le côté droit? Jeb Brovsky pourrait-il être titularisé pour la première fois depuis le 23 mars?

Le Sporting prêt à tout

En conférence de presse, l'entraîneur du Sporting, Peter Vermes, a rappelé, avec raison, que son équipe était du genre à appliquer sa propre loi plutôt que de s'ajuster en fonction de l'adversaire. Néanmoins, il a avoué qu'il avait envisagé deux scénarios différents de la part de l'Impact: le milieu en losange ou le retour, plus probable, d'un 4-2-3-1. «Nos joueurs doivent simplement se familiariser avec ce que l'Impact pourrait faire et être prêts à y faire face», a souligné l'entraîneur du Sporting. Et si Di Vaio et McInerney se retrouvaient ensemble, en fin de rencontre, Vermes s'attend à ce que l'Italien soit un peu plus en retrait grâce à sa qualité dans le jeu en combinaison. «Di Vaio peut aussi partir dans le dos de la défense, vu la qualité de ses mouvements sans le ballon», a-t-il conclu.