Affronter les Red Bulls de New York en début de saison, c'est l'assurance de devoir préparer deux stratégies défensives différentes. La première est centrée sur Thierry Henry, alors que la seconde fait abstraction de l'attaquant français, souvent absent lors des matchs sur surface synthétique. L'an dernier, les Montréalais avaient su dès le mercredi qu'Henry n'avait pas fait le déplacement.

Évidemment, personne n'avouera pousser un soupir de soulagement si le numéro 14 reste chez lui. Depuis 2012, pourtant, aucun attaquant n'a fait autant de mal à la défense de l'Impact qu'Henry, auteur de quelques buts mémorables. Sa bicyclette après un corner, en début de saison dernière, avait fait le tour du monde.

«Il est très fort et il peut changer le match à n'importe quel moment même si celui qui le remplace voudra prouver quelque chose, a estimé Marco Di Vaio. Jouer sur du synthétique est vraiment dur sur le corps. Quand tu dois arrêter ou reprendre ta course, c'est totalement différent. Si, en plus, tu as une blessure, il te faut plus de temps pour récupérer après le match.»

Ironie du sort, Frank Klopas avait remporté sa première victoire, l'an dernier à Chicago, contre ces mêmes Red Bulls. Henry n'avait disputé que 29 minutes, mais l'entraîneur montréalais a développé un plan imparable pour contrer Henry. «Tu ne le laisses pas avoir le ballon», a-t-il lancé, mi-sérieux, avant de préciser sa pensée.

«Quand il reçoit le ballon près du but, il est très dangereux, alors que quand il en est privé et qu'il est frustré, il a tendance à revenir le chercher vers son milieu de terrain. C'est alors le signe que nous faisons les choses de la bonne façon.»

Dans les différentes séances vidéo de la semaine, Klopas a d'ailleurs montré des séquences new-yorkaises avec et sans Henry. Il n'a pas non plus à se soucier de Tim Cahill dont l'absence devrait obliger les Red Bulls à miser sur un partenariat entre Peguy Luyindula et Bradley Wright-Philips en attaque. Le premier a souvent joué en milieu de terrain cette saison, alors que le second a surtout joué un rôle de joker, en deuxième période.

Une équipe plus soudée?

Le 8 mars dernier, Henry avait déjà raté un match sur le gazon synthétique de Vancouver. Les Red Bulls s'étaient alors sèchement inclinés par la marque de 4-1. Une erreur de parcours? Probablement, même si Troy Perkins a constaté que l'identité new-yorkaise évoluait en fonction de la présence d'Henry, qui empochait près de 4,5 millions en 2013. «D'un côté, on peut voir des joueurs qui travaillent extrêmement dur les uns pour les autres, alors qu'avec Henry, ils ont tendance à beaucoup s'appuyer sur lui. On va devoir être prudents dans notre façon d'aborder le match et être prêts à égaler l'intensité, peu importe leur équipe.»

Henry ou pas, les Red Bulls sont toujours en quête d'une première victoire cette saison. Malgré une excellente deuxième période contre Chivas USA, dimanche dernier, ils ont récolté un troisième match nul entre quatre rencontres.

Il ne s'agit pas de savoir si les Taureaux vont se réveiller, mais quand ils vont le faire. «Ils seront plus dangereux car, comme nous, ils seront plus forts mentalement, a jugé Di Vaio. Quand tu reviens d'un moment pas facile, tu y mets plus de concentration. Je sais que ce sera un match difficile.»

Bernier de retour?

Absent samedi dernier à Philadelphie, Patrice Bernier sera-t-il titularisé contre les Red Bulls de New York? Frank Klopas n'a évidemment rien dévoilé, mais le personnel d'entraîneurs et lui ont grandement apprécié le travail de Collen Warner, aux côtés d'Hernán Bernardello. Klopas a ajouté une liste d'éléments à prendre en considération quant à la présence du Québécois et de Jeb Brovsky. «Ce sont tous les deux des joueurs de qualité qui ont raté une bonne partie de la présaison en raison de blessures. Il faut aussi prendre en considération leur forme physique, les adversaires que nous affrontons et les conditions dans lesquelles nous jouons.»

Miller pourrait devoir attendre

Il y a deux semaines, Eric Miller n'avait pas pu croiser la route de Clint Dempsey, suspendu. Cette fois, c'est un duel contre Thierry Henry, qui aime jouer sur le côté gauche, qu'il pourrait rater. Le club préféré de Miller en Europe? Arsenal... «J'ai grandi en regardant jouer Henry et les «Invincibles» (aucune défaite en 2003-2004). Ce sera une grosse affaire pour moi de l'affronter, que ce soit ce week-end ou plus tard. Tu apprécies plusieurs gars en grandissant et c'est formidable d'avoir l'occasion de les affronter», a expliqué le joueur de 21 ans.

Di Vaio s'ennuie de Nesta

Marco Di Vaio et Alessandro Nesta étaient inséparables dans le vestiaire et à l'extérieur du cadre sportif. Aujourd'hui, les deux amis ont chacun suivi leur chemin, même si Di Vaio a avoué s'ennuyer de l'ex-défenseur central montréalais maintenant à la retraite. «Je suis content pour lui, car il fait quelque chose qui lui plaît, avec sa famille. Il a décidé que c'était le moment de s'arrêter, mais moi, je suis content d'être là et de jouer encore un an. Je ne suis pas prêt à arrêter.»