Pendant que l'Impact continue de se chercher en défensive, le «fantôme» du retraité Alessandro Nesta plane toujours sur le onze montréalais. Du moins, dans l'esprit de son compatriote et ami Marco Di Vaio.

Selon le premier marqueur de 20 buts de l'histoire de l'Impact, Nesta manque «beaucoup» à l'équipe «en tant que personnalité», en raison de l'ascendant que l'ancien international italien avait sur les joueurs montréalais. Troy Perkins s'est d'ailleurs dit d'accord avec cette affirmation après l'entraînement tenu au Stade olympique, jeudi, à deux jours de la visite des Red Bulls de New York - avec ou sans Thierry Henry.

«Même vers la fin de la saison dernière, alors qu'il n'était pas nécessairement le meilleur joueur sur le terrain, ce qu'il nous amenait aux chapitres du mental et de l'énergie, c'était vraiment bien qu'il soit sur le terrain», a affirmé le gardien de but.

«Sur le terrain, ce n'est pas un si gros changement parce qu'avec Alessandro aussi, l'année dernière, on a encaissé des buts», a par ailleurs noté Di Vaio, reconnaissant d'emblée que son compatriote n'était plus un joueur aussi dominant qu'à l'époque où il évoluait en Italie.

On a toutefois senti Di Vaio plus ému quand on lui a demandé à quel point Nesta, son plus proche complice l'an dernier, lui manque en tant qu'ami.

«Beaucoup. Mais je suis content pour lui, il a pris une décision qui lui plaît, il est près de sa famille, a souligné Di Vaio, en gardant les yeux fixés vers le sol. Il a attendu le bon moment pour s'arrêter, ce qui est bien pour lui. Pour ma part je suis content d'être là, de jouer encore un an, parce que je ne suis pas encore prêt pour la retraite!»

Di Vaio vit donc doublement le phénomène qu'a décrit Perkins, à savoir qu'on remplace pas un Nesta - on ne fait que s'adapter à son absence.

Et cette année, de toute évidence, l'adaptation du bloc défensif n'est pas encore complétée sous la direction du nouvel entraîneur Frank Klopas.

«Nos problèmes commencent quand nous avons le ballon et que nous forçons un peu nos passes, ce qui mène parfois à des revirements, à un moment où nous laissons de grands espaces à découvert. Nous devrons améliorer notre prise de décision dans cette phase de jeu, a analysé Klopas. Contre New York, qui a des joueurs d'expérience, il faudra être mieux organisé quand nous avons le ballon, sans forcer les choses.»

Les défenseurs centraux Matteo Ferrari et Hassoun Camara ont mal paru à plusieurs reprises depuis le début de la saison, mais il faut leur laisser le temps de se développer une complicité, a noté Klopas.

«Hassoun a joué un rôle différent comme latéral droit l'an dernier, mais je sais qu'il se sent à l'aise à sa position actuelle. Ça va de mieux en mieux à chaque match, mais la communication et la complicité sont des choses qu'il ne faut jamais cesser de peaufiner», a affirmé l'ancien entraîneur du Fire de Chicago, qui a par ailleurs dit s'attendre à ce que le défenseur Nelson Rivas soit prêt à revenir au jeu d'ici une semaine ou deux.

Patrice Bernier et Jeb Brovsky, qui n'ont pas amorcé le match de samedi dernier, à Philadelphie, pourraient par ailleurs se retrouver encore sur le banc ce week-end. Les quelques exercices en dilettante qu'on a pu voir à la fin d'une séance d'entraînement à huis clos laissent supposer que leur retour au sein du onze partant n'est pas nécessairement imminent, mais Klopas n'a pas révélé ses intentions.

À Philadelphie, l'absence - alors inexpliquée - de Bernier sur le terrain a laissé bien des partisans perplexes. Le raisonnement de Klopas est toutefois devenu plus limpide, cette semaine. L'entraîneur a alors fait remarquer que le capitaine de l'Impact et Brovsky n'étaient pas encore au sommet de leur forme physique après avoir tous deux raté une partie du camp d'entraînement en raison de blessures.

«Il faut tenir compte du niveau où ils en sont au plan de la forme physique, de l'équipe que nous affrontons et des conditions dans lesquelles nous jouons», a encore dit Klopas, jeudi, en reconnaissant que le fait de jouer sur gazon synthétique est également un facteur qui influence le processus de décision.

«Mais il ne fait aucun doute que ce sont deux joueurs de qualité sur qui je compte en vue de cette longue saison. Ils vont contribuer aux succès de l'équipe», a insisté Klopas.

Bernier, qui a été opéré au genou en décembre, a été utilisé comme substitut pendant les 16 dernières minutes de jeu, samedi dernier à Philadelphie, après avoir été limité à 70 et 72 minutes de jeu comme partant lors des deux rencontres précédentes. Il est resté sur le banc pendant tout le match inaugural, à Dallas. Brovsky, qui a dû passer du temps à soigner son mollet, cet hiver, a quant à lui amorcé les trois premiers matchs et n'en a complété qu'un. Il n'a pas joué du tout à Philadelphie.

Ce qui donne l'impression que ces deux joueurs ont été lancés dans la mêlée un peu trop tôt, et que Klopas tente maintenant de corriger le tir en réduisant leur volume de travail afin de leur donner une chance de mieux remonter la pente au plan de la condition physique.