Le ministre des Sports brésilien Aldo Rebelo a estimé mardi qu'il fallait interdire l'entrée du pays aux supporters racistes et pénaliser beaucoup plus fortement les actes racistes que ne l'a fait dernièrement la Confédération sud-américaine (Conmebol).

«Il faut punir l'auteur d'un acte raciste de manière rigoureuse, a dit le ministre lors d'une visite du stade où s'entraînera l'équipe de France durant le Mondial-2014 à Ribeirao Preto (sud-est). S'il est Brésilien, il doit être interdit des stades brésiliens. S'il est étranger, il doit être interdit d'entrée dans le pays».

Aldo Rebelo réagissait à la sanction prononcée par la Conmebol contre le club péruvien du Real Garcilaso, qui a écopé d'une amende de 12 000 dollars après que certains de ses supporters ont émis des cris de singe à chaque fois que le milieu noir du club brésilien de Cruzeiro, Tinga, touchait le ballon, lors d'un match de Copa Libertadores en février.

Le ministre réagissait aussi à la décision du Tribunal de justice sportive du Brésil qui a infligé une amende de 21 700 dollars au club de Migi Mirim, présidé par le Ballon d'Or 1999 Rivaldo, après que le milieu noir de Santos, Arouca, a été traité de «singe» lors d'une partie en mars.

«Comment peut-on admettre que le football soit le milieu ou la tribune de manifestations racistes?», a lancé Aldo Rebelo.

Tinga, qui avait espéré «une peine qui ait une répercussion sociale», avait lui-même critiqué la décision de la Conmebol. Il aurait préféré «que le club fasse un projet social pour que les supporters prennent conscience de l'importance de combattre le racisme. J'espérais que la peine soit plus qu'une simple amende et un avertissement».

Cet épisode avait soulevé l'indignation de la présidente Dilma Rousseff, qui l'avait reçu dans sa résidence officielle en présence d'un arbitre lui aussi victime d'actes racistes en mars.