Le tirage au sort des quarts de finale de la Ligue des champions, vendredi, promet enfin des chocs alléchants qui pourraient notamment opposer deux des trois clubs espagnols en lice, voire même les deux épouvantails, le Bayern Munich au Real Madrid.

C'est à 11h GMT (7h heure du Québec), au siège de l'UEFA à Nyon, en Suisse, que la main innocente de Luis Figo, ambassadeur de la finale annoncée le 24 mai à Lisbonne, déterminera les affiches de ces quarts à l'issue d'un tirage au sort intégral.

Puisque tout le monde peut affronter tout le monde, les deux grands favoris pour la victoire finale, le Bayern, tenant du titre, et le Real, en quête d'une «decima» (10e sacre continental), peuvent ainsi se rencontrer dès ce stade de la compétition (aller 1er/2 avril, retour 8/9 avril).

Une finale avant la lettre qui ferait bien les affaires des six autres concurrents, le FC Barcelone, l'Atletico Madrid, le Paris SG, Chelsea, Manchester United et Dortmund, tant les Bavarois et les Madrilènes impressionnent l'Europe actuellement.

Le «Rekordmeister», déjà en mesure dès ce samedi de conserver son titre de champion d'Allemagne (ce qui serait son 24e sacre), vient de se débarrasser sans forcer d'Arsenal (2-0, 1-1). Ce qui sur le papier constituait un choc des huitièmes de finale n'en a pas été un, tant le collectif «rouleau-compresseur» munichois, désormais sous l'influence de Pep Guardiola, a dominé son sujet.

Les Madrilènes, portés par un Cristiano Ronaldo (13 buts) en voie de battre le record (14, co-détenu par Lionel Messi et l'Italien José Altafini) de buts marqués en une édition de la Ligue des champions, sont tout aussi intimidants. Ils viennent d'écraser Schalke 04 (6-1, 3-1), renforçant leur statut d'équipe la plus prolifique cette saison (29 buts en 8 matchs). Des chiffres étourdissants qui illustrent aussi l'efficacité du trio «BBC», Bale-Benzema-Cristiano.

Compte tenu de la présence de trois clubs espagnols à ce stade, la probabilité de voir deux d'entre eux s'affronter est assez forte. Mais, plus qu'un derby madrilène entre le Real et l'Atletico, la perspective de deux autres «clasicos» Real-Barça, quelques jours à peine après celui de ce samedi qui pourrait déterminer l'issue de la Liga, serait assez piquante.

Le Barça, miné par des affaires judiciaires, a connu quelques jours-sans en championnat, mais semble se réveiller à point nommé en Ligue des champions, comme Manchester City vient de le constater (2-0, 2-1). Et avec lui, Lionel Messi, dont les blessures musculaires ne semblent plus qu'être un mauvais souvenir.

Force montante sur la scène européenne, le très ambitieux Paris SG se présente comme le gros outsider du lot, après un parcours virant parfois à la démonstration de force, certes face à de modestes adversaires. Porté par un Ibrahimovic au sommet de son art (10 buts) et un milieu Verratti-Motta-Matuidi que l'Europe lui envie, le PSG a de quoi susciter la crainte.

L'Atletico Madrid, dauphin du Real en Liga, vient, lui, de gifler le déclinant AC Milan (1-0, 4-1) et s'avère un collectif compliqué à contrer, sous la houlette du bouillonnant entraîneur Diego Simeone, même si l'inexpérience à ce niveau peut jouer en sa défaveur.

C'est un même profil que présente Chelsea, à la différence notable que le leader de la Premier League est un habitué des joutes de la Ligue des champions, qu'il a remportée en 2012. Surtout, les Blues, qui ont logiquement éliminé Galatasaray (1-1, 2-0), sont de nouveau dirigés par José Mourinho, qui a trouvé le bon équilibre entre grognards (Eto'o, Lampard) et nouvelles stars (Hazard, Oscar).

Enfin, Manchester United, qui n'a plus que la Ligue des champions pour sauver sa saison chaotique post-départ à la retraite de «Sir Alex» Ferguson, et Dortmund, finaliste surprise la saison passée, mais un peu moins saignant cette saison, semblent un ton en dessous.