Pour sa première séance à la barre de l'Impact, lundi, le nouvel entraîneur Frank Klopas n'a pas fait de longs discours à ses joueurs. Après des rencontres avec quelques-uns d'entre eux, il a simplement exposé ses principales attentes lors des entraînements. Première constatation: l'homme de 47 ans n'est pas celui qui va hausser la voix inutilement sur un terrain.

«On a vu que c'était un peu plus tranquille, alors que l'autre entraîneur (Marco Schällibaum) était un peu plus bruyant, a comparé Patrice Bernier C'était une bonne première séance.»

Le groupe montréalais, qui comptait lundi 28 membres, s'entraînera au complexe sportif Marie-Victorin jusqu'au 14 février, avant de se déplacer en Floride pour défendre son titre lors de la Classique Disney. Dans un premier temps, Klopas veut simplement que ses joueurs retrouvent la forme idéale. Il s'attaquera ensuite à l'aspect tactique et aux ajustements défensifs.

«Les joueurs étaient excités de recommencer à jouer et notre objectif, pour la première phase du camp, est de travailler sur des exercices d'aérobie et d'anaérobie, a détaillé Klopas. Les joueurs doivent avoir une bonne base (physique) pour enchaîner avec les prochaines phases. (Lundi), l'intensité était même un peu trop élevée, mais c'est normal dans les circonstances.»

À l'heure actuelle, Klopas possède un léger avantage sur ses joueurs. Avec Chicago, cela fait deux saisons et cinq matchs qu'il a pu voir l'Impact à l'oeuvre. Mais que savent les joueurs montréalais de lui? Deux aspects ressortent: sa longue expérience dans la MLS comme joueur, directeur général et entraîneur, puis sa capacité à concevoir le soccer en tant qu'Européen et Nord-Américain.

«C'est un entraîneur intelligent qui sait ce qu'il fait, et cela fait un long moment qu'il travaille au sein de cette ligue. Personnellement, je suis content qu'il soit avec nous et j'ai hâte d'aller sur le terrain sous ses ordres», a souligné Jeb Brovsky.

Et même si l'Impact entame sa troisième saison avec un troisième entraîneur différent, aucun joueur ne se formalise de cette situation.

«Quand on est professionnel, on vit pas mal de changements au niveau de l'entraîneur, de la direction technique ou des joueurs, a résumé Hassoun Camara. Il faut vivre avec et l'accepter. Le club prend aussi des décisions pour le bien du club et non pas pour se tirer une balle dans le pied.»

Le choix du capitaine

L'une des prochaines décisions de Klopas concernera le titre de capitaine que détenait Davy Arnaud avant son échange à DC United, en décembre. Comme anticipé, l'entraîneur américain a mis deux noms de l'avant: Bernier et Marco Di Vaio.

«Les deux pourraient très bien être des leaders et des capitaines. Ce n'est que mon premier jour ici pour moi, et j'en choisirai un après la première phase, a promis Klopas. Cela dit, on ne peut pas se tromper avec eux. Les deux ont déjà porté le brassard de capitaine auparavant.»

Bernier, vice-capitaine depuis deux saisons, n'a pas caché son intérêt pour cette fonction, qu'il détenait lorsque Arnaud n'était pas sur le terrain.

«C'est quelque chose que j'aimerais bien et qui est, pour moi, logique. Personnellement, si je finis ma carrière ici avec le brassard, je ne pourrais pas demander mieux. C'est parfait», a lancé le Brossardois.

Travail en solitaire

Même si la présaison s'étalera jusqu'au 8 mars, les joueurs montréalais n'ont pas attendu le premier jour du camp pour se remettre en marche. Di Vaio, qui fêtera ses 38 ans l'été prochain, a repris le travail dès le début du mois de décembre, en Italie. «La période de repos a été longue, et je ne peux pas rester sans rien faire pendant deux mois et demi. Je me suis entraîné seul, mais c'est différent avec l'équipe.»

De son côté, Bernier a pris quelques vacances avant de se faire opérer au genou droit, au milieu du mois de décembre. Même s'il avait reçu le feu vert des médecins, la semaine dernière, une certaine crainte existait toujours avant la première séance. «Le genou va bien et le reste du corps doit suivre, maintenant. Je suis content d'avoir commencé et d'avoir enlevé ce petit doute au moment de la reprise.»

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Photo Marco Campanozzi, La Presse

Patrice Bernier

Le premier jour du camp en bref

La page est tournée sur 2013

Dans leur discours, les joueurs montréalais semblent avoir définitivement oublié la difficile fin de saison 2013, conclue par une lourde défaite à Houston (3 à 0). «Tout le monde est arrivé concentré au camp, et personne ne parle de la dernière saison, a expliqué Patrice Bernier. On a un nouvel entraîneur et on est en 2014.» Même son de cloche chez Hassoun Camara pour qui la deuxième moitié de campagne peut tout de même devenir une source d'enseignements. «2013 a été une bonne année dans l'ensemble avec un peu d'amertume et d'insatisfaction vers la fin. L'entraîneur veut qu'on progresse et qu'on s'appuie là-dessus pour mieux faire, cette année.»

Di Vaio s'ennuie de Nesta

Marco Di Vaio ne pouvait compter que sur un seul compatriote, Matteo Ferrari, lors de la rentrée montréalaise, lundi. Le joueur désigné italien est surtout orphelin d'Alessandro Nesta, qui a pris sa retraite, en 2013. «C'est mon ami et ce sera différent, cette année, en dehors du terrain. Je n'ai pas ma famille (à Montréal) et lui n'est plus là.» Avant même la séance de lundi, Di Vaio a eu l'occasion de manger avec Frank Klopas. «Il a promis de marquer 25 buts, cette année», a rigolé l'entraîneur.

Photo Marco Campanozzi, La Presse

Marco Di Vaio

Miller content de sa première séance

Pour ses premiers ballons, le défenseur Eric Miller, premier choix montréalais du dernier repêchage, ne semblait pas intimidé par le contexte. Quant à ses attentes personnelles, il préfère ne prendre aucun risque. «Je vais travailler le plus fort possible, tous les jours à l'entraînement, et on verra où cela me mène. Ici, les joueurs sont rapides et ils sont excellents pour utiliser leur corps. Ils sont plus intelligents et moins naïfs que les joueurs avec qui j'avais l'habitude jouer.»

Andres Romero absent, mais...

Si Andres Romero était absent de la première séance, le club n'aurait pas fait une croix définitive sur le milieu argentin, auteur d'une année 2013 en demi-teinte. «Je pense qu'il est en route et qu'il va bientôt se joindre à nous, a mentionné Klopas. Il y a quelques petites affaires à régler avec son visa et ce sont des choses que nous ne pouvons pas contrôler.» L'an dernier, Romero avait participé à 30 matchs, dont 20 en tant que titulaire. Il avait marqué deux buts en première moitié d'année, avant que son étoile palisse peu à peu.

Un nouvel assistant?

À défaut de nouveaux visages chez les joueurs, la première séance s'est ouverte avec un invité-surprise parmi les entraîneurs: Nikos Kounenakis. S'il ne fait pas officiellement partie du personnel montréalais, l'ancien joueur de l'OFI Crête pourrait apporter quelque chose de différent à l'Impact, a estimé Klopas. «Je sens qu'il est important d'ajouter une autre personne afin de compléter le personnel que nous avons déjà. Nikos a joué au plus haut niveau, il était un défenseur et il détient une licence PRO del'UEFA.» Lors de ses premières entrevues avec la presse montréalaise, la semaine dernière, Klopas avait indiqué la nécessité d'avoir un entraîneur adjoint ayant un passé de défenseur. Mauro Biello et lui évoluaient dans le secteur offensif.

Photo Marco Campanozzi, La Presse

Eric Miller