Le procès des footballeurs français, le milieu du Bayern Munich Franck Ribéry et l'attaquant du Real Madrid Karim Benzema, accusés d'avoir eu recours aux services d'une prostituée mineure, s'est ouvert lundi à Paris en leur absence.

L'avocat de Ribéry, Me Carlo Alberto Brusa, a souligné que la jeune femme n'est plus partie civile et que le parquet avait requis un non-lieu en faveur des deux joueurs.

Celui de Benzema, Me Sylvain Cormier, a précisé à la barre que son client était retenu en raison d'un match de qualification pour la Coupe du Roi, en Espagne, qu'il joue avec son club mercredi à Barcelone.

Dans cette affaire, qui avait éclaté avant la coupe du Monde 2010, le milieu offensif du Bayern de Munich - à qui le Ballon d'or a échappé récemment - et l'attaquant du Real Madrid, sont soupçonnés d'avoir eu des relations sexuelles tarifées avec Zahia, une jeune escorte alors qu'elle était encore mineure, respectivement en 2009 à Munich et en 2008 à Paris.

Pendant l'enquête, Ribéry a affirmé qu'il ignorait que Zahia n'avait pas 18 ans, Benzema a quant à lui contesté avoir eu une relation sexuelle avec la jeune fille, qui de son côté avait expliqué avoir menti sur son âge et affirmé être majeure.

Le parquet a aussi conclu que les joueurs ne savaient pas que Zahia était mineure. A l'inverse, le juge d'instruction estime qu'ils ne pouvaient l'ignorer.

Pendant l'enquête, Ribéry a même contesté avoir su qu'il s'agissait d'une prostituée et l'avoir rétribuée 700 euros (1040 dollars).

Quatre jours d'audiences

En juin, le procès avait été renvoyé car le tribunal correctionnel de Paris avait jugé recevable une question prioritaire de constitutionnalité, soulevée par Me Brusa, relevant l'imprécision du texte qui réprime le recours aux services d'une prostituée mineure, délit passible de trois ans de prison et 45 000 euros (67 000 dollars) d'amende.

Si cette question de constitutionnalité a finalement été rejetée fin août, elle a été «très utile», pour l'avocat.

La Cour de cassation a en effet souligné que «les dispositions critiquées n'instaurent aucune présomption de culpabilité, la preuve devant être établie que le prévenu n'ignorait pas que la victime était mineure».

«Nous y allons confiants et nous allons nous battre», affirme Me Brusa, qui plaidera la relaxe.

Bien qu'absent, Karim Benzema est «impatient», depuis «quatre ans» que dure cette affaire dans laquelle il se dit innocent, a déclaré son avocat Me Sylvain Cormier avant l'audience. Il y a selon lui dans le récit de Zahia «des incohérences et sans doute des mensonges».

La jeune femme ne s'est pas non plus présentée à la première audience. Selon son avocat Me Daniel Vaconsin, joint avant le procès, «elle ne demande rien», si ce n'est la relaxe des deux footballeurs.

Depuis cette affaire qui l'a soudainement fait accéder à la notoriété, Zahia s'est lancée dans la création de lingerie «haute couture».

Les noms des deux internationaux français étaient apparu dans ce dossier alors que la police enquêtait sur des soupçons de proxénétisme autour du Zaman Café, un cabaret oriental proche des Champs-Élysées, qui a depuis fait l'objet d'une fermeture administrative.

Outre Benzema, Ribéry et son beau-frère, également absent, cinq autres personnes seront quant à elles jugées pour proxénétisme aggravé.

Le procès doit durer jusqu'à jeudi.