La Juventus a porté un coup dur au suspense en battant son dauphin l'AS Rome (3-0), qu'elle devance maintenant de 8 points après le sommet du championnat d'Italie, dimanche pour la 18e journée.

La première défaite de la saison de la Roma lui coûte bien des illusions. Il sera difficile d'aller chercher la Juve, qui a signé elle sa dixième victoire d'affilée, exactement comme la «Louve» en début de saison, grâce à des buts d'Arturo Vidal (17), Leonardo Bonucci (48) et Mirko Vucinic sur penalty (77).

La meilleure attaque d'Italie a fait plier la meilleure défense, et la «Vielle Dame» a montré qu'elle maîtrisait mieux ses nerfs que la «Louve», qui a fini à neuf avec les exclusions de Daniele De Rossi et Leandro Castan à un quart d'heure de la fin du match.

La Juve, plus forte et plus expérimentée, s'est imposée en frappant aux moments clefs, au coeur de la domination romaine par Vidal, et en tout début de seconde période par Bonucci.

Antonio Conte a remporté sa partie d'échecs avec Rudi Garcia. La Juve a laissé à la Roma l'essentiel de la possession de balle dans les quarante premières minutes, et a encagé Gervinho, le poison romain. Privés d'espaces, la «Gazelle» n'a jamais été en mesure de placer une accélération.

«Apache» inspiré

En quête de son troisième titre de rang, la Juve doit encore beaucoup sur ce match à Tevez. Sur une des premières incursions turinoises, «L'Apache» inspiré a fixé De Rossi et décalé un ballon génial pour Vidal qui surgit derrière lui à droite pour ouvrir le score dans un angle fermé.

À 1-0, le match s'est débridé: à un tir d'Adem Ljajic contré par Gianluigi Buffon a répondu un contre de Tevez, puis la Roma aurait pu égaliser sans une mésentente entre Miralem Pjanic et Maicon au moment de frapper.

Sa meilleure occasion, la Roma l'a finalement eu à 0-0, sur un contre emmené par Francesco Totti, mais Giorgio Chiellini et Gianluigi Buffon se sont interposés à deux devant Adem Ljajic (7).

En première période, la Juve a quelquefois défendu à onze dans ses trente mètres, et placé des contres, comme sur cette remontée de balle de Paul Pogba qui a servi Tevez un poil trop long, ou cette chevauchée de Vidal qui avait chipé un ballon à Ljajic devant sa propre surface.

Mais la force «giallorossa» s'est peu à peu émoussée, et Juve a fini la première période dans le camp romain.

Dès la reprise, un coup franc d'Andrea Pirlo déposé sur la tête de Bonucci, que Castan avait visiblement oublié dans son dos, a plié le match.

Rudi Garcia a remplacé Pjanic par Mattia Destro, N.9 AOC, pour disposer d'un point de fixation et jouer à quatre attaquants. Alessandro Florenzi a pris la relève de Totti, mais le match n'a plus changé de visage.

Il a même tourné au cauchemar avec les rouges de De Rossi, pour un tacle sur le genou de Chiellini, et de Castan pour avoir arrêté de la main un ballon qui allait franchir la ligne, qui a coûté le penalty signé par Vucinic, le remplaçant de Tevez.

La Juve est championne d'hiver avec huit longueurs d'avance, l'hiver sera long pour la Serie A.