Alors que Nicolas Anelka a accepté lundi de ne plus faire la «quenelle» pour célébrer ses buts (un geste controversé interprété par certains comme antisémite ou antisystème), deux photos sont ressorties dans la presse anglaise montrant deux internationaux français, Samir Nasri et Mamadou Sakho, effectuant le même geste controversé.

Sur la première, qui remonterait à novembre 2013, on voit Samir Nasri, meneur de jeu de Manchester City, effectuant son geste à la sortie du centre d'entraînement du club mancunien, en compagnie d'un anonyme.

«La photo que j'ai faite il y a 2 mois est un geste anti système et en aucun cas un geste anti sémite, s'est justifié lundi Nasri sur son compte Twitter. Mais je présente mes excuses a toutes les personnes que j'ai pu offenser.»

Interrogé lundi sur le sujet, son entraîneur Manuel Pellegrini s'est refusé à tout commentaire.

Selon l'agence de presse britannique PA, Nasri n'était pas conscient de la portée de son geste et l'aurait avant tout réalisé en raison de sa popularité dans certains milieux en France.

Mamadou Sakho, défenseur de Liverpool, est lui pris en photo en compagnie de l'humoriste-polémiste Dieudonné, l'inventeur de ce geste controversé vu par certains comme un signe antisémite et par d'autres comme une simple manifestation anti-système.

Riner et Parker avant Anelka et Nasri

Un porte-parole des Reds de Liverpool a aussitôt réagi en assurant que «Mamadou Sakho avait expliqué qu'il ne connaissait pas la signification de ce geste quand la photo avait été prise il y a six mois», sans doute à Paris.

La seule de ces deux photos parue dans une édition papier en Angleterre est celle de Sakho, dans le tabloïd Daily Mail. Les deux photos sont par contre reprises sur les sites de plusieurs journaux anglais, que ce soit ceux des tabloïds Daily Mail, Daily Mirror ou Manchester Evening News ou celui du quotidien londonien Daily Telegraph.

Depuis la photo d'Anelka effectuant une «quenelle» samedi après le premier de ses deux buts sous les couleurs de West Bromwich Albion (WBA), en championnat d'Angleterre, plusieurs anciennes photos de sportifs français de renom effectuant ce même geste sont ressorties sur les réseaux sociaux. Parmi celles-ci, des clichés montrant le basketteur Tony Parker ou le judoka Teddy Riner, dans les deux cas en compagnie de Dieudonné.

Du côté d'Anelka et de West Bromwich Albion, pas question en tout cas lundi d'alimenter la polémique née de la célébration controversée d'Anelka.

Enquête de la FA et du club

«Le club comprend que cette manière de fêter les buts a pu causer du tort et a demandé à Nicolas de ne plus agir ainsi», a expliqué WBA sur son site, précisant que «Nicolas a immédiatement été d'accord pour adhérer à cette requête».

Auteur de ses deux premiers buts de la saison samedi, l'attaquant de 34 ans avait célébré sa première réalisation une «quenelle» dédiée à Dieudonné. Le joueur avait ensuite nié dimanche toute connotation politique ou religieuse à son geste, affirmant que ce signe était simplement «anti-système».

«Le club est au courant que la fédération anglaise (FA) enquête sur les faits et lui a offert sa pleine coopération. Parallèlement, le club mène sa propre enquête et cette démarche entre le club et Nicolas restera confidentielle», a précisé le communiqué de WBA, soulignant qu'Anelka «reste à la disposition de l'équipe première» et que donc il pourra jouer.

Lors de la séance d'entraînement de lundi matin, Anelka s'est entretenu avec son directeur sportif Richard Garlick, qui lui a demandé la signification de son geste. L'attaquant a alors nié toute intention d'offenser quiconque, a précisé le club anglais.

«Je ne suis ni raciste ni antisémite», avait déjà twitté le joueur dimanche pour se défendre.

L'ancien attaquant de l'équipe de France encourt une suspension de cinq matchs minimum, selon les règlements de la FA, si son geste était jugé discriminatoire.