Après la défaite et l'élimination de jeudi soir, commence une période de réflexion pour l'Impact de Montréal. Même si son épilogue a été très laborieux, la saison est loin été loin d'être mauvaise. Bilans et perspectives.

Un match qui en dit long

Que faut-il retenir du match de jeudi à Houston? Au-delà de l'élimination, il est un peu à l'image de la saison de l'Impact. L'équipe a fait une plutôt bonne entame de match avant de plier. Dès la deuxième période, l'Impact était au bout du rouleau. Physiquement. Et mentalement. L'expulsion de Rivas, le coup de pied inqualifiable de Romero et l'humeur de Di Vaio en sont les illustrations. «On doit comprendre ce qui s'est passé en fin de saison pour faire mieux l'année prochaine, a déclaré Marco Di Vaio jeudi soir. On était bien jusqu'aux 10 derniers matchs. On doit être mieux physiquement et mentalement à ce moment-là de l'année. C'est une longue saison, on a joué beaucoup, avec beaucoup de pression la deuxième partie de saison. Mais il y a plein de motifs d'espoir pour nous.»

Une équipe physiquement épuisée

À l'image de Matteo Ferrari, perclus de crampes après 70 minutes de jeu, jeudi, ou encore d'Andrea Pisanu, tirant la langue avant même la mi-temps, l'Impact a terminé la saison sur les rotules. La faute à un calendrier trop chargé. La Ligue des Champions et le rythme effréné du début de saison ont eu raison des organismes lors des deux derniers mois. Certes, la condition physique en fin de saison n'explique pas à elle seule les derniers mauvais résultats. Tout de même. «C'est à analyser. Bien sûr, ça fait beaucoup, on a beaucoup poussé, a estimé à la sortie des vestiaires jeudi Marco Schällibaum. Mais les joueurs n'étaient peut-être pas prêts dans ces séries. Certains joueurs découvraient un nouveau monde. Comme je l'ai dit avant le match, il y en a beaucoup dans la tête.»

Quel avenir pour Schällibaum?

Marco Schällibaum sera-t-il l'entraîneur de l'Impact la saison prochaine? À l'issue du match de jeudi soir à Houston, le Suisse a livré cette réponse: «On verra, il faut discuter assez sérieusement avec le président et le directeur sportif parce qu'il y a certaines choses qu'il faut analyser, certaines choses qu'il faut aussi mettre sur la table. Et après on verra.» Le club a fait une proposition de prolongation de contrat au Suisse à la toute fin de l'été. Schällibaum aurait déjà pris sa décision quant à son avenir. Encore récemment, la direction semblait ignorer sa réponse. Éloigné de sa famille, il a du mal à comprendre le fonctionnement de la ligue et les ressorts du football nord-américain. En cas de départ, ne peut-on pas trouver une solution au sein même du club?

L'Impact a réussi sa saison

L'objectif de l'Impact cette saison était de participer aux séries. Il est entré dans les séries. Par la petite porte. Mais il y est entré. Qui plus est à l'issue de sa deuxième saison seulement dans la MLS. En sept ans, Toronto n'a jamais connu pareille réussite. Vancouver, l'an dernier, s'est lui aussi incliné en match de barrage. La comparaison s'arrête là. Car Montréal a joué cette saison sur deux tableaux: championnat et Ligue des Champions. Pouvait-on en attendre plus de l'équipe montréalaise? Poser la question, c'est y répondre. L'Impact n'avait pas l'effectif pour faire mieux. «C'est malheureux de finir là-dessus, sur ce match, mais j'ai envie de faire abstraction de ça et de retenir l'ensemble de la saison, a jugé Hassoun Camara jeudi soir. [...] Il faut apprendre et rebondir la saison prochaine.»

La «Di Vaio dépendance»

Le constat est criant. Sans Marco Di Vaio devant, point de salut. L'attaquant italien a été à la hauteur de sa réputation cette saison: 20 buts en 33 matchs. Le troisième meilleur buteur de la ligue est cependant l'arbre qui cache la forêt. Quand on regarde les chiffres de plus près, on constate que le second buteur de l'équipe, Felipe Martins, a marqué à cinq reprises en 32 matchs. Trop peu. Pire encore, les meilleurs ensuite sont Patrice Bernier (4 buts), un milieu défensif, et Hassoun Camara (3 buts), un défenseur! On n'ose imaginer ce qui serait arrivé en cas de blessure de Di Vaio cette saison. Le rendement de l'équipe dépend trop de lui. À l'exception de Justin Mapp, jeudi soir, personne n'a semblé en mesure de bien l'épauler. À méditer.

Déjà, le chantier

La dépendance vis-à-vis de Marco Di Vaio évoque un des grands chantiers de l'hiver pour la direction. S'il veut confirmer sa bonne saison dès l'an prochain, l'Impact devra se renforcer dans toutes les lignes. À commencer par le front de l'attaque. Trop esseulé, Di Vaio devra pouvoir compter sur un, voire deux attaquants supplémentaires et, surtout, complémentaires et efficaces. En défense, Alessandro Nesta, parti à la retraite, Nelson Rivas incertain et Matteo Ferrari, âgé de 34 ans, forceront à recruter une nouvelle charnière centrale. Au milieu du terrain, il faudra apporter de la fraîcheur et... de la jeunesse. La moyenne d'âge du onze de départ de l'Impact jeudi était de 29 ans. C'est un petit peu beaucoup dans le domaine du foot.