Finaliste malheureux des séries ces deux dernières années, le Dynamo de Houston est un habitué de la compétition à ce stade-ci de la saison. S'il part favori face à l'Impact aujourd'hui, il ne représente pas pour autant un obstacle insurmontable.

Il fut un temps pas si lointain où le Dynamo de Houston était intraitable à domicile. Témoin le record de la plus longue série d'invincibilité à domicile qu'il détient aujourd'hui: 30 matchs sans défaite du 12 mai 2012 au 28 avril de cette année. Cette belle série a pris fin au printemps lorsque le Sporting de Kansas City s'est imposé (1-0) au BBVA Compass Stadium. Depuis, l'enceinte texane n'est plus une forteresse imprenable. En 17 matchs, le Dynamo s'y est incliné à quatre reprises cette saison et y a accordé quatre matchs nuls.

Si cette statistique ne représente pas un gage de réussite pour l'Impact, elle a le mérite de rappeler que rien ne sera impossible, ce soir.

Houston n'est pas une équipe qui marque beaucoup. Avec 41 buts inscrits cette saison, il possède seulement la 15e attaque de la ligue. Illustrations de cette timidité offensive, ses attaquants ne figurent pas parmi les meilleurs buteurs du championnat. Giles Barnes (9 buts en 33 matchs) et Will Bruin (8 buts en 30 matchs) sont loin derrière Marco Di Vaio (20 buts en 33 matchs).

À surveiller chez le Dynamo

Au-delà de ces chiffres, les individualités du Dynamo ne sont pas à négliger. Bien au contraire. À commencer par son milieu de terrain Brad Davis, «Monsieur Assist», comme le surnomme Patrice Bernier. «Il a un très bon pied gauche, dans le jeu comme sur coups de pied arrêtés. Même s'il n'est pas très mobile, il a un pied gauche redoutable», commente le joueur montréalais. Davis compte à son actif cette année quatre buts et neuf passes décisives. Il est tout simplement le meilleur passeur de son équipe.

Son alter ego à droite, Boniek Garcia, est réputé excellent dribleur. «Il est capable d'accélérer le jeu», dit de lui Patrice Bernier. Son bilan est de trois buts et six passes jusqu'à présent.

Sur le front de l'attaque, Houston dispose surtout de Will Bruin. «Il s'impose dans la surface de réparation. Il est souvent présent dans les duels, il a un jeu musclé et il marque», analyse Patrice Bernier. Bruin, 24 ans, a joué avec l'équipe nationale américaine pour la première fois au début de l'année.

Au milieu du terrain, à la récupération du ballon, Ricardo Clark abat un très gros travail. «C'est le David Lampard de Houston», compare Bernier. «C'est le genre de joueur qui vient de derrière, tu ne t'y attends pas, et il marque.»

«Agressive», cette équipe de Houston a pour habitude chez elle de jouer haut et de mettre de la pression sur l'adversaire. «Elle espère te dominer mentalement», ajoute Patrice Bernier.

Dans un match couperet comme celui de ce soir, la première chose à faire est «de chercher à défendre le mieux possible», si l'on en croit l'expérience de Marco Di Vaio.

«Selon moi, on doit faire un bon travail tous ensemble pour défendre notre but et pour chercher à profiter des espaces, ajoute l'attaquant italien. Chaque fois que l'on a joué contre eux, on a trouvé des espaces.» Et la faille.

En somme, les Montréalais doivent s'inspirer de ce qu'ils ont fait cet été au stade Saputo, où ils ont eu beaucoup d'occasions de but contre les Texans.

Pour l'entraîneur Marco Schällibaum, ce match se jouera aussi au mental. Entre le match de samedi dernier à Toronto et celui d'aujourd'hui, «on ne peut pas beaucoup changer le discours», dit-il.

On en verra les effets ce soir.

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À SAVOIR

Le onze de départ

Sous réserve de changements, la composition de l'équipe montréalaise au coup d'envoi sera vraisemblablement celle-ci: Perkins - Camara, Lefevre (ou Rivas), Ferrari, Brovsky - Bernardello, Mapp, Warner, Pisanu - Di Vaio, Wenger. Notons que Bernier, Ouimette et Arnaud devraient être sur le banc de touche.

Pénalties possibles

La qualification pour les demi-finales de conférence se jouant sur cet unique match à Houston, une séance de tirs aux buts n'est pas un épilogue impossible. Les joueurs de l'Impact se sont quelque peu entraînés à l'exercice cette semaine dans cette optique. Inutile de demander dans l'immédiat quels seraient les tireurs désignés...

Et après?

Marco Schällibaum sera-t-il sur le banc de touche de l'Impact l'an prochain lors du match d'ouverture? La question lui a été posée avant de partir pour Houston hier. «J'ai toujours dit que je me sentais bien ici (à Montréal), a-t-il répondu brièvement. Bon, il fait froid un petit peu... Mais j'ai trouvé un groupe et des gens autour de moi qui sont très, très positifs, très bien avec moi. Après, on verra.» La direction a fait une proposition de prolongation de contrat à l'entraîneur suisse. Celui-ci aurait pris sa décision quant à son avenir, sans toutefois la divulguer.