À la veille de son départ pour Houston, le sujet ferait presque débat dans ses rangs: l'Impact mérite-t-il sa qualification pour les séries, vu la manière dont il l'a obtenue la fin de semaine dernière?

À la fin du match perdu à Toronto samedi (0-1), Troy Perkins n'a pas été tendre à ce sujet. À chaud, le gardien de l'Impact a clamé que «si on ne peut pas battre une équipe au fond du classement, on n'ira pas bien loin dans les séries».

À l'issue de l'entraînement d'hier, Matteo Ferrari s'est demandé si son équipe méritait d'être en séries. Montréal ayant dû son salut à la victoire de New York face à Chicago. «Je suis heureux d'être en séries, évidemment. Si on m'avait dit ça en début de saison, j'aurais signé pour cela tout de suite. Peut-être que l'on ne mérite pas d'être là maintenant, mais nous y sommes», a affirmé le défenseur italien.

Celui-ci estime que la mauvaise deuxième partie de saison a fait de l'ombre à cette qualification qui paraît donc tirée par les cheveux. «On ne le mérite pas là, maintenant, a-t-il dit. Je suis honnête, je ne veux pas dire quelque chose qui n'est pas vrai, car tout le monde le sait. On ne le mérite pas là, on le mérite avant.»

Un avis que ne partagent pas nécessairement certains de ses coéquipiers. «Non, je pense que l'on mérite de participer aux séries, a estimé Troy Perkins. À Toronto, ce n'était pas la qualité du jeu, le problème, c'est l'état d'esprit que nous y avons affiché.»

Le capitaine Davy Arnaud s'est montré plus nuancé hier et a sans doute le mieux résumé les aléas d'une saison comme celle-ci: «Pour moi, nous sommes en séries grâce à notre performance sur l'ensemble de la saison, c'est-à-dire sur 34 matchs. À la fin, on a eu ce que l'on a voulu. (...) C'est une grosse étape dans la vie du club. Nous devrions être fiers d'être dans les séries à l'issue de cette deuxième saison dans la MLS, parce que ce n'est pas facile. Vu notre première partie de saison, nous aurions été déçus de finir sixièmes.»

Content d'être des séries

Une réflexion que partage son entraîneur. «On ne mérite pas la troisième place avec toutes les prestations que l'on a faites ces dernières semaines. C'est vrai que l'on a vraiment été très bons en première moitié de saison, mais à la fin, on n'a pas mérité cette place. Il y a quand même une justice, je suis quand même content. Quand on voit toute notre saison, on a mérité quand même cette cinquième place», a commenté Marco Schällibaum hier.

Cette cinquième place est le dernier billet pour les séries qui débutent jeudi à Houston par un match de barrage. Le troisième rang aurait permis d'éviter ce scénario et aurait ainsi octroyé une bonne semaine de préparation à l'Impact. Il faudra faire sans. La faute à ce match de samedi à Toronto que les Montréalais ont complètement raté. Et qui reste en travers de la gorge de l'entraîneur-chef.

«On ne peut pas commencer un match comme celui à Toronto de cette façon, un match qui était historique pour le club, je n'étais pas content, a rappelé Schällibaum. Le dimanche a été difficile ensuite. On a été aux soins intensifs longtemps, on est quand même encore vivants aujourd'hui. J'ai ce goût amer encore, mais il faut penser maintenant à jeudi. Il faut saisir cette chance jeudi.»

Il n'y en aura pas d'autres. Aux joueurs de l'Impact de la saisir.