L'attaquant brésilien Neymar, buteur et passeur pour son premier clasico, a illuminé le Camp Nou samedi de ses dribles et de ses feintes pour conduire le FC Barcelone à un succès (2-1) contre le Real Madrid lors de la 10e journée du Championnat d'Espagne.

La relève est là: le Brésilien, 21 ans, a fait oublier le match très discret de Lionel Messi (26 ans). Et il a mis au supplice l'arrière-garde du Real pour inscrire son troisième but en Liga d'un tir en force au milieu de quatre défenseurs (19).

En fin de match, la recrue-vedette barcelonaise a lancé Alexis Sanchez dans l'espace, le Chilien a contrôlé, levé la tête et ajusté le gardien merengue d'un lob splendide (78). Jesé a sauvé l'honneur dans le temps additionnel sur un contre (90+1) et les Merengues ont beaucoup remâché deux occasions qui auraient pu déboucher sur un penalité.

Ce succès permet au Barça, leader toujours invaincu de la Liga, de reprendre six longueurs d'avance sur le Real, troisième, et de mettre fin à une série noire de cinq rencontres sans succès contre son grand rival madrilène.

«J'imagine davantage une incidence en terme mental qu'en terme comptable, a tempéré l'entraîneur barcelonais Gerardo Martino Je suis content, satisfait, mais tout en reconnaissant que (le championnat) ne fait que commencer.»

En première période, les Merengues n'ont jamais su comment défendre sur les attaquants barcelonais ni mettre dans de bonnes conditions leurs deux flèches Cristiano Ronaldo et Gareth Bale, préféré à Karim Benzema dans l'équipe de départ.

Coups tactiques

L'entraîneur madrilène Carlo Ancelotti avait pourtant tenté un coup tactique en alignant trois défenseurs centraux de métier et en plaçant Sergio Ramos en sentinelle devant la paire Varane-Pepe.

À quoi Martino a répliqué avec un Cesc Fabregas titularisé dans son rôle désormais habituel de «faux numéro 9» et un Lionel Messi exilé à droite en première période pour éviter l'embouteillage dans l'axe.

Mais contrairement aux clasicos précédents (18 buts en 25 matchs), Messi n'a pas tenu le rôle-titre, dévolu à Neymar sur l'ouverture du score.

L'Argentin n'est pas passé loin du break seul face au gardien madrilène (20), mais il a trop ouvert son pied. Isolé à droite, Messi a même été contraint de redescendre parfois dans le rond central pour participer au jeu.

«L'équipe a fait une excellente première période», a jugé Martino.

«Elle a bien neutralisé le Real, sans lui laisser de chances, même si elle a eu une seconde de distraction en fin de première période où ils auraient pu égaliser.»

Ancelotti: «Tout le monde a vu le pénalité»

À la 43e minute, pour la première occasion franche madrilène, Cristiano Ronaldo a centré pour Sami Khedira qui s'est jeté pour reprendre, contraignant Victor Valdes à repousser le ballon sur le bras d'Adriano venu tacler.

L'arbitre n'a pas bronché, tout comme il est resté de glace lorsque Javier Mascherano a bousculé Ronaldo dans la surface (73) alors que le Real commençait à revenir dans le match et à faire reculer le Barça.

Mais les Merengues n'étaient pas en veine: Benzema, entré à l'heure de jeu, avait expédié une frappe limpide de 20 mètres sur la barre transversale juste avant (71).

«En deuxième période (...), nous avons davantage joué, nous avons eu le contrôle du match, nous avons eu de bonnes occasions», a estimé Ancelotti.

«L'une d'elles, c'est bien sûr le pénalité (non sifflé sur Ronaldo, NDLR). Il me semble très clair, tout le monde l'a vu, mais l'arbitre ne l'a pas sifflé.»

Malgré ces quelques frayeurs, Neymar et le bijou d'Alexis Sanchez ont permis de soulager le Barça en fin de rencontre, avant que le Brésilien ne sorte sous l'ovation du Camp Nou.

Un joueur au sommet dans un match au sommet. La marque des grands?