En s'envolant vers Los Angeles pour y affronter le Galaxy, ce soir, l'Impact avait probablement quelques kilos en trop dans ses bagages. Il s'agit du poids des interrogations et des déceptions qui tourmentent l'équipe depuis la mi-septembre. Car au-delà des considérations techniques déjà connues - animation offensive déficiente ou difficulté de relance, par exemple -, les joueurs ont ajouté d'autres arguments, au cours des derniers jours. Certains membres du vestiaire ont-ils suffisamment de hargne à ce moment charnière de la saison?

«Il faut tout simplement que chacun se présente pour que l'on puisse gagner chaque centimètre défensivement et offensivement, a estimé Patrice Bernier. On peut se plaindre de la tactique et des choix, mais cela commence avec l'implication. Si on l'a, ce sera un pas en avant par rapport aux derniers matchs et par rapport aux autres équipes.»

«On sait que l'on doit gagner, mais il y a aussi un sentiment d'urgence sur le plan de notre performance et de notre intensité, a-t-il ajouté. Chacun doit se regarder, se donner à fond et peut-être pousser son coéquipier à jouer au maximum.»

Retour sur le match

Le match de samedi a été une autre illustration des déboires montréalais avec un milieu dominé et un trident offensif, derrière Marco Di Vaio, incapable de faire la différence. Même mené au score, l'Impact n'a pas su offrir de bonnes réponses tactiques et mentales pour prendre à revers le bloc de la Nouvelle-Angleterre.

Là encore, Maxim Tissot a montré du doigt le manque de volonté («on sentait qu'on n'allait pas marquer») et la nécessité pour les leaders de montrer la voie. «C'est l'attitude d'un ou deux joueurs qui doivent en donner un petit peu plus avec le reste du groupe qui peut suivre. On n'a pas eu ça, samedi.»

Désireux de tourner la page sur cette troisième défaite consécutive, Marco Schällibaum croit que ses troupes ont la qualité pour rebondir, même s'il espère que chacun de ses joueurs se livrera à une petite séance d'introspection.

«Je ne gagne pas les matchs tout seul et je ne les perds pas tout seul. Si chacun réfléchit à ce qu'il peut faire mieux, on est déjà sur un bon chemin. J'ai bien senti le groupe, (hier), et ils savent qu'il faut saisir toutes les chances, en commençant par ce match à Los Angeles.»

Avec Landon Donovan?

Lorsque l'on traîne la patte, un déplacement à Los Angeles n'est pas forcément le voyage idéal. Surtout que le Galaxy est également au centre d'une chaude lutte pour les séries. Robbie Keane sera absent après avoir passé les derniers jours en Europe, mais Landon Donovan est rentré de son séjour avec la sélection américaine.

«Pour eux, c'est un match important, car ils sont dans la même position que nous, a rappelé l'entraîneur adjoint Mauro Biello. Ils doivent gagner et je ne serais pas surpris si Donovan était disponible.»

Même sans Donovan, l'Impact se retrouverait dans la peau du négligé; un rôle qui lui a bien réussi au début de la saison. D'ailleurs, le Galaxy présente des caractéristiques qui pourraient permettre à l'Impact de retrouver des couleurs. Le site visiondujeu.com montre que le Galaxy est particulièrement friable sur les coups de pied arrêtés (16 buts encaissés) et en contre-attaque (8 buts encaissés). Or, l'Impact n'a jamais été aussi dangereux qu'en laissant l'initiative du jeu à son adversaire. «Quand on va sur la route et qu'on n'a pas beaucoup d'occasions, il faut prendre son temps et profiter de chaque jeu arrêté», a souligné Biello.

En contrepartie, le Galaxy est une équipe complète qui peut autant faire mal dans l'axe que sur les centres (17 buts marqués). «C'est une équipe qui a beaucoup de qualités et de mouvement quand tout le monde joue. Elle bouge bien le ballon et peut trouver les espaces. Elle a aussi une certaine expérience avec ses deux titres de champion», a rappelé Biello.