À plus de six mois du premier match officiel du Fury d'Ottawa, dans la NASL, le travail ne manque pas pour l'entraîneur-chef, Marc Dos Santos. Arrivé à Ottawa le 1er juillet, au terme de son expérience brésilienne, il a eu pour première tâche de préparer un modèle de jeu et d'établir les principes de son équipe d'expansion. Une fois cette partie théorique couchée sur le papier, la chasse aux joueurs - qui inclura des voyages à l'étranger - a pu débuter.

«On a regardé beaucoup de vidéos et on a commencé à créer une base de données par poste, explique l'entraîneur québécois lors d'une entrevue téléphonique. On a écrit 15 noms pour les arrières droits, 20 noms pour les défenseurs centraux et ainsi de suite. On parle aussi à des agents, à des entraîneurs, et on surveille les joueurs qui pourraient être retranchés dans la MLS.»

Le Fury va également organiser plusieurs essais, autant pour son Académie que pour l'équipe première. Environ 225 joueurs, des quatre coins du monde, se sont inscrits afin de devenir membres de la première formation, en 2014. Dos Santos va ensuite réduire ce chiffre à 50 candidats pour les essais du mois de novembre tout en essayant de miser sur les joueurs locaux. «Ce n'est pas notre objectif de construire notre équipe à partir des joueurs à l'essai, tempère-t-il. Mais, des fois, on peut trouver deux ou trois surprises, comme celle qui s'appelait Hassoun Camara (avec l'Impact), en 2011.»

Ce travail de longue haleine est, en tout cas, bien loin du métier typique d'entraîneur dominé par l'instantanéité dans la gestion et dans les résultats. Contrairement à ses précédentes expériences où il prenait surtout des décisions de terrain, Dos Santos découvre d'autres aspects d'un club professionnel.

«À ce point de ma carrière, j'avais besoin d'une expérience de management. Avec l'Impact, j'étais chanceux d'avoir Nick (De Santis) qui faisait ce travail-là et je pouvais me concentrer sur le soccer. Maintenant, je fais les deux et c'est quelque chose qui va me faire grandir en tant que personne et en tant qu'entraîneur.»

En famille

Au cours des dernières semaines, Dos Santos a aussi commencé à bâtir l'encadrement technique du cinquième club professionnel du Canada. Avant la nomination de David Bellemare dans un rôle d'entraîneur des gardiens, le Québécois a confié les rênes de l'Académie à son frère, Phillip. Ce dernier occupe aussi le poste d'entraîneur adjoint de l'équipe canadienne des moins de 20 ans et a précédemment été le directeur technique de l'Association régionale du Lac-Saint-Louis.

«Nous avons interviewé plusieurs solides aspirants. Mais en fin de compte, il était clair que Phillip était l'homme tout désigné pour nous», a souligné le président du club, John Pugh, au journal Le Droit, l'été dernier.

«Je ne l'ai pas seulement engagé parce que c'est mon frère, mais il est, pour moi, le meilleur du Québec dans sa fonction, ajoute Dos Santos. Il connaît les meilleurs jeunes joueurs du Canada et il est polyglotte. Il avait le meilleur profil pour être avec nous et l'on aurait engagé même s'il s'appelait Pierre Pouliot.»

L'Académie du Fury existe depuis 10 ans, mais la volonté existe de la faire évoluer en suivant les traces de l'Impact. «C'est encore semblable à un club de ville où les jeunes paient pour jouer. Il y a un travail de fond à faire. Mais quand l'Impact a commencé son Académie, il y avait beaucoup de réticence et un manque de confiance chez certains. Les clubs étaient protecteurs de leurs joueurs, mais au fur et à mesure, les gens ont embarqué dans le projet. On pense qu'on va réussir quelque chose de semblable», dit Dos Santos.