Vainqueur de Swansea (2-1), Arsenal a profité des signes d'essoufflement de Tottenham contre Chelsea pour prendre seul les commandes après la 6e journée du championnat d'Angleterre, qui marque l'entrée officielle en récession de Manchester United, encore battu.

Avant la réception de Naples mardi en Ligue des champions, Arsenal croque la vie même si le réalisme de Ramsey masque l'apparition de la fatigue chez ses coéquipiers après leur qualification éreintante aux tirs au but en coupe mercredi et les nombreuses blessures qui réduisent les possibilités de remplacements à l'image de Giroud qui reste collé à quatre buts depuis le 1er septembre. L'ouverture du score est venue par l'inattendu jeune Allemand Serge Gnabry, 18 ans, qui marque le premier but de sa carrière en championnat.

Avec cette 8e victoire d'affilée à l'extérieur en championnat, nouveau record du club, les Gunners prennent seuls les commandes du championnat deux points devant Tottenham.

En début d'après-midi, les Spurs ont été tenus en échec sur leur pelouse par Chelsea (1-1), dont le réveil après la pause est encourageant, malgré l'exclusion sévère de Torres (80).

Mais il fallait bien que les retrouvailles entre Mourinho et son ancien adjoint Villas Boas, qui ne se parlent plus et se sont froidement serré la main, fassent jaser...

Malgré leur mercato prometteur, les Spurs tentent eux de s'accrocher à un classement plus élevé qu'ils ne l'espéraient, quitte à y laisser des forces.

Contre les Blues, les Spurs, malgré un excellent départ et l'ouverture du score, n'ont pas su garder ce rythme et se sont écroulés en 2e période. Battu par Arsenal début septembre lors de son unique défaite, Tottenham ne doit pas consommer contre ses rivaux la confiance emmagasinée contre les plus modestes sous peine de reculer imperceptiblement.

En tout cas, personne n'en profite pour l'instant derrière même si Chelsea peut espérer capitaliser plus tard sur ce nul intéressant à White Hart Lane.

Les Blues ont en effet commencé mollement, dans la lignée de leurs dernières prestations inabouties, mais Mourinho, en rebattant ses cartes à la pause, a donné un nouveau souffle à son équipe.

Manifestement celui-ci s'appelle Mata, du nom du meneur espagnol que «Mou» ne semblait pas tenir pas en odeur de sainteté depuis qu'il est revenu. Mais avec lui, ainsi qu'avec la combattivité de Torres enfin préféré à un Eto'o vieillissant, Chelsea a dominé les débats en 2e période.

Après la défaite initiale contre Bâle à Stamford Bridge et avant un déplacement chez le Steaua, les coéquipiers de Terry, qui a égalisé d'une tête sur coup franc, ont peut-être trouvé une équipe performante qui grimpe même à la 3e place avec 11 points puisque City est retombé dans ses travers.

Brillants dimanche contre United et mercredi contre Wigan, les Citizens, régulièrement coupables d'inconstance, ont de nouveau défailli (3-2), à Aston Villa (9) cette fois alors qu'ils ont mené deux fois au score.

Même si Agüero avait été préservé, il y a des façons plus efficace de préparer un choc contre le Bayern Munich en milieu de semaine...

Avec la victoire 2-0 de Southampton (4) contre Crystal Palace (19), City recule même à la 5e place et peut être doublé dimanche par Liverpool (6).

A quelques kilomètres de là, le rival local a fait pire en concédant à Old Trafford son 2e revers de suite (2-1).

Après le passage de WBA (10), c'est officiel: les Reds Devils, qui ont perdu trois matches sur six, sont en crise et David Moyes va voir son avenir s'assombrir si son équipe, qui compte seulement 7 points, ne quitte pas rapidement la 12e place.

Dans la tempête, Rooney, auteur de son 3e but en championnat, est une nouvelle fois le seul à avoir assuré.

En changeant encore son équipe à quatre jours d'un déplacement périlleux à Donetsk, le Moyes peine à trouver une formule gagnante pour des Red Devils décidément bien fragiles.

Duel Tottenham-Chelsea sans vainqueurs

Le match nul samedi entre Tottenham et Chelsea (1-1) en ouverture de la 6e journée du Championnat d'Angleterre place provisoirement les Spurs seuls en tête, mais esquisse surtout les prémices du vrai départ des Blues.

Plus souvent ballottés que réellement confiants cette saison, les joueurs de Mourinho ont cette fois livré un vrai bon match, même s'ils n'ont pas réussi à le remporter.

Au passage, le «Special One», qui semblait s'acharner contre le duo espagnol Mata-Torres, a peut-être changé d'avis, car la révolte de son équipe est venue lorsque le meneur de jeu, passeur décisif pour Terry sur coup franc (66), est entré en 2e demie.

L'ex-attaquant de Liverpool s'est, lui, montré bien combattif. Tellement, même, qu'il a été exclu (80) à la fin du premier duel entre Mourinho et son ancien disciple Villas-Boas dont la poignée de main au coup d'envoi avait été fraîche.

Il faut croire que, à l'image de l'orgueilleux Mourinho, son équipe, qui avait déjà ramené un nul d'Old Trafford, apprécie les chocs.

Au contraire, si, avec 13 points, Tottenham prend provisoirement seul la première place avant le match d'Arsenal, les Spurs, malgré un jeu souvent emballant, semblent éprouver des difficultés contre leurs rivaux directs alors qu'ils briguent une place sur le podium en fin de saison.

Battus par Arsenal lors de leur unique défaite, les coéquipiers de l'excellent Eriksen ont ainsi parfaitement commencé, ont même logiquement ouvert le score grâce au 3e but de Sigurdsson (19), mais ont raté le break par Paulinho (45) avant de se déliter au fil des minutes sous la pression de l'adversaire, encaissant alors leur 2e but cette saison.

Sans quelques parades de Lloris, les Spurs auraient même pu déchanter plus alors qu'ils attendent toujours une victoire depuis le 17 avril 2010 dans ce derby londonien.

Avant d'affronter le Steaua Bucarest mercredi en Ligue des champions pour confirmer son redressement, Chelsea a peut-être enfin trouvé son équipe. Avant d'aller jeudi affronter l'Anzhi Makhatchkala, les Spurs ont eux quelques jours pour méditer sur leurs limites entre-aperçues.

PHOTO IAN KINGTON, AGENCE FRANCE PRESSE

Fernando Torres (à droite) et Jan Vertonghen entrent en collision. Torres a hérité d'un deuxième carton jaune sur la séquence, forçant Chelsea a compléter le match à 10 joueurs.