Le miracle n'a pas eu lieu mardi soir au stade Saputo. L'Impact de Montréal est éliminé de la Ligue des champions, malgré sa victoire (2-0) acquise face au CD Heredia.

Les Montréalais pourront sans doute nourrir quelques regrets tant ils ont dominé les débats devant une pâle équipe guatémaltèque qui a semblé transie par la fraîcheur de la soirée. Ils ont beau avoir multiplié les situations chaudes et les occasions franches devant le but adverse, ils ont dû se contenter du minimum. Pour avoir fait preuve de maladresse - parfois - et pour avoir manqué de réussite... souvent.

«On a vu un très très bon match ce soir. On a fait nos devoirs. J'ai vu une équipe très agressive et volontaire, avec beaucoup de caractère. On a vu des joueurs se battre. Si on avait eu un peu plus de chance, on aurait pu facilement marquer cinq ou six buts. On n'a pas perdu la première place qualificative ce soir, je pense qu'on l'a perdue à San Jose», a commenté Marco Schällibaum à l'issue de la rencontre.

Optant pour un 4-4-2, Marco Schällibaum a considérablement remanié son onze de départ mardi. Certes, on s'attendait à ce qu'il fasse tourner son effectif. Mais pas à ce point. Nesta, Ferrari et Bernier ont ainsi été laissés au repos complet, alors que Di Vaio, Brovsky, Romero, Arnaud et Mapp ont pris place sur le banc de touche au coup d'envoi.

«C'était un match qui servait à gagner de la confiance pour certains joueurs, en vue des six derniers matchs de championnat», a expliqué l'entraîneur Montréalais.

Un geste fort qui en a dit long sur la priorité du moment - le championnat - dans un contexte où la qualification pour les quarts de finale de cette Ligue des champions aurait tenu du miracle.

Et pourtant.

La rencontre a démarré tambour battant. Cinq minutes à peine après le coup d'envoi, l'Impact avait déjà ouvert la marque par Paponi - d'une belle demi-volée du pied droit - avant que Wenger ne manque de peu d'imiter son coéquipier en tentant le même geste. Sept minutes plus tard, ce même Wenger, toujours sur son côté droit, n'a pas réussi à doubler la mise en croisant un peu trop sa frappe qui n'a pas inquiété le gardien du CD Heredia.

Entreprenants jusqu'à la pause - à l'image de Paponi - mais trop maladroits dans le dernier geste, les Montréalais ont entretenu l'espoir. Face à une équipe dont les défenseurs - surtout latéraux - ont été systématiquement pris de vitesse par les débordements des attaquants montréalais.

Le scénario s'est répété en seconde période. Dès la 52e minute, bien lancé dans la profondeur, Andrew Wenger s'en est allé battre Jose Calderon, le portier guatémaltèque, d'un plat du pied droit (2-0). L'entrée en jeu de Di Vaio a ensuite dynamisé l'attaque, les occasions nettes se faisant plus nombreuses (Paponi 58e, Di Vaio 60e et 68e, Mapp 71e et 76e). En vain. Quand ce n'était pas un poteau, c'était un pied (ou une main) qui repoussait le ballon.

«On a eu beaucoup d'occasions, mais cela fait partie du foot. La base est très très bonne. Papone s'est donné à 100 à l'heure. Il a marqué, c'est bien pour la confiance. Andrew Wenger a été héroïque, il a beaucoup conservé le ballon», a jugé Schällibaum.

«Jouer ce match d'entrée dans ces circonstances? Personnellement, j'étais confiant. Tu essaies d'anticiper ce qui peut arriver. C'était un match ouvert. On a vu de la qualité, je pense», a estimé le deuxième buteur du match, Andrew Wenger.

Les Guatémaltèques n'ont quant à eux pas montré grand-chose. Et ils n'ont eu à regretter que ce cafouillage dans la surface de réparation d'Evan Bush, conclu par une faute de main d'un défenseur montréalais (25e minute) non sanctionné. Ainsi que cette occasion gâchée de la 76e minute.

«L'Impact nous a été supérieur, surtout en vitesse. Il mérite sa victoire. On savait que c'était une équipe qui nous était supérieure», a simplement commenté l'entraîneur de Heredia, Juan Carlos Elias.