Quasiment éliminé de la Ligue des champions, l'Impact de Montréal aborde sa dernière rencontre mardi soir, face au CD Heredia, avec la volonté de jouer le jeu jusqu'au bout. Pour l'honneur. Et parce qu'il y a «une petite chance» d'entrevoir les quarts de finale, selon Marco Schällibaum.

Ou bien l'entraîneur montréalais manie la langue de bois, ou bien il voit là réellement une petite source de motivation pour ses joueurs. À moins que ce ne soit les deux.

Car bien honnêtement, il faudrait un scénario quasiment invraisemblable pour voir l'Impact accéder aux quarts de finale de la Ligue des champions. Ce scénario se résume à une très large victoire par six buts d'écart face aux Guatémaltèques mardi soir, conjuguée à une défaite ensuite de ceux-ci sur le terrain de San José par seulement un but de différence.

En dépit de ces calculs d'apothicaire, l'entraîneur montréalais lance un message clair: «Il faut aller jusqu'au bout. On a une petite chance, il faut la saisir. Il faut aborder le match comme ça. Demain (mardi soir), je veux avoir 11 lions sur le terrain. Et puis, il y a aussi l'honneur, c'est important. Il faut jouer le jeu jusqu'au bout, il faut faire notre devoir, c'est-à-dire gagner.»

Un avis partagé par Patrice Bernier qui ne dit pas pour autant si ses coéquipiers et lui croient au miracle. «Il faut gagner et il faut les pousser selon le déroulement du match. On va essayer de faire tout ce qui est possible pour se qualifier», dit le milieu de terrain.

«On sait que l'on est en ballottage défavorable. Mais si l'on fait un bon match et que ça va vite dès le début, on peut alors faire quelque chose de grand, estime le défenseur Hassoun Camara. Avec les joueurs qu'on a, on a la possibilité de marquer un ou deux buts rapidement, et après...»

La tâche est d'autant plus ardue que les Montréalais traversent un passage à vide en ce mois de septembre: une victoire et deux défaites en championnat, et une claque (0-3) reçue entre-temps en Ligue des champions. La défense a pris l'eau (huit buts encaissés lors des trois derniers matchs), les attaquants sont en manque de réussite (un but marqué lors des trois dernières sorties), et le groupe paraît émoussé physiquement.

De quoi inquiéter l'entraîneur? Pas vraiment. «C'est difficile pour toutes les équipes, précise l'intéressé. Les autres savent que l'on joue bien à la maison. Les deux derniers matchs n'étaient pas très bons. Mais on a été malchanceux samedi contre Vancouver.»

Même s'il doit toujours composer avec les absents du moment (Lopez, Rivas, Rodriguez et surtout Bernardello), Marco Schällibaum a l'intention de laisser quelques joueurs au repos mardi soir. Sachant que la défaite à domicile face à Vancouver samedi (0-3) a laissé des traces, physiques mais aussi mentales.

«On a eu une longue discussion dans le vestiaire hier (dimanche), très dure mais ouverte, confie l'entraîneur. Ç'a été constructif. Tout le monde veut faire des efforts pour aller en série. La priorité, c'est le championnat. On ne peut pas attendre, il faut marquer des points. Il faut montrer cette mentalité que l'on a eue auparavant.»

De l'avis des joueurs, la crise ne couve pas. «La défaite de samedi permet de nous remobiliser. On a pris conscience qu'il fallait absolument passer la marche avant. On peut faire de très belles choses en championnat et en Ligue des champions. Je ne m'inquiète pas», conclut Camara.