Contre un DC United en sérieuses difficultés, le déplacement au RFK Stadium aurait dû être propice à un bon résultat de l'Impact, samedi soir. Or, les hommes de Marco Schällibaum, sans victoire à l'extérieur depuis le début du mois de juin, ont quitté la capitale américaine avec une défaite de 3-1 et de sérieux doutes sur leur identité. La défaite aurait même été plus large sans quelques arrêts de Troy Perkins.

L'Impact n'a maintenant remporté qu'un seul de ses sept derniers matchs. Au passage, il a surtout échappé de trop nombreux points contre le Toronto FC, Chivas USA ou DC United. Voilà trois équipes mal classées et qui, sur papier, lui étaient largement inférieures. Sauf que la réalité du terrain a été fort différente avec un Impact incapable de prendre le jeu à son compte et de se montrer décisif.

En première mi-temps, on peut compter sur les doigts d'une main le nombre de fois où les Montréalais ont mis le pied sur le ballon dans le camp adverse. Puis, une petite embellie en début de deuxième période a conduit au premier but en carrière de Jeb Brovsky après une séquence d'une dizaine de passes.

Mais, trop souvent, l'Impact est tombé dans la précipitation avec de longs ballons aériens pour Marco Di Vaio et des frappes lointaines. Comme la semaine précédente contre le Sporting Kansas City, ce constat témoigne du manque de soutien reçu par le joueur désigné italien dans un schéma à un attaquant. Résultat: l'animation offensive est défaillante.

Repositionné dans l'axe, Andres Romero - le plus avancé des milieux centraux - a trop peu appuyé Di Vaio, ce que les entraîneurs lui ont fait remarquer à la mi-temps. Et tandis que Sanna Nyassi n'a toujours pas la carrure d'un titulaire, Justin Mapp a au moins eu le mérite de tenter des percées sur le côté droit, mais sans trouver efficacement Di Vaio. Bref, ce scénario a parfois des allures de 2012 avec un attaquant au langage corporel négatif coupé de ses milieux. Surtout que Felipe, complice de l'Italien l'an dernier, est très loin de son rendement passé.

«On a eu un peu de difficultés à faire des combinaisons en avant avec Marco, a mentionné l'entraîneur adjoint Mauro Biello. On a vu des tirs de loin et, même si on est passé un peu plus par les côtés, on n'a pas été assez bons dans les 25 derniers mètres.»

Difficile pour Iapichino

Depuis le début de l'année, DC United n'avait jamais inscrit trois buts au cours de la même rencontre. Le onze montréalais n'a certes pas affiché son déséquilibre collectif du mois de juillet, mais il a été coulé par plusieurs erreurs individuelles.

Sur ce plan, le premier but est flagrant, avec Davy Arnaud un cran trop bas et Dennis Iapichino trop passif devant Luis Silva. Cinq minutes plus tard, le Suisse n'a pas été plus efficace devant Nick DeLeon, dont la frappe a obligé Perkins à effectuer un bel arrêt. Sur le deuxième but, Conor Doyle s'est trop facilement défait du marquage de Matteo Ferrari pour plonger au premier poteau et tromper Perkins. Enfin, la dernière banderille de DC United relève de l'anecdote malgré une perte de balle en milieu de terrain, alors que le coup franc montréalais aurait dû être tiré en direction de la surface américaine.

«Il y a eu des erreurs individuelles qui ne peuvent pas être faites à ce niveau, a lancé Biello. Cela nous a coûté cher, car en début de deuxième demie, on contrôlait pas mal le match. Ce n'est pas facile de revenir après ça.»

La bonne nouvelle en défense est que l'arrivée d'Adrian Lopez mettra un terme à ce jeu de chaises musicales en défense lors des absences régulières d'Alessando Nesta. L'Espagnol devra évidemment développer sa relation avec Ferrari, mais Brovsky et Hassoun Camara ne seront plus obligés de quitter leurs flancs respectifs chaque fois.

Il reste maintenant à trouver une solution en attaque. Cela passera-t-il par un autre changement tactique? Déjà, on peut s'attendre à une certaine rotation pour le premier épisode de la Ligue des champions, mercredi. «Quand on joue mal, on ne peut pas toujours dire que le schéma est le problème, a assuré Biello. On essaie de mettre le schéma qui peut nous aider. On prenait des buts avec deux attaquants et on est retournés avec une formation plus défensive qui protège mieux l'axe. Contre DC United, on n'a pas bien joué dans ce schéma, et cela nous a fait mal.»