C'est l'histoire d'un gazouillis lancé sur le ton de la plaisanterie qui, en quelques mois, s'est transformé en opération humanitaire à l'échelle internationale. C'est l'histoire d'une allusion à Star Wars qui a débouché sur la création du groupe de partisans le plus impliqué et le plus original de la MLS.

Au commencement, il y a eu cette remarque du défenseur de l'Impact, Jeb Brovsky. «De façon mi-sérieuse, j'ai écrit sur Twitter que ce serait drôle d'avoir un groupe de partisans appelé les Jebi Knights. Je ne pensais pas que cela lèverait, mais j'ai rapidement reçu trois messages disant «on le fait»», explique l'Américain, adepte de ce réseau social.

La réponse est venue de Benoit Labonté et de Martin Binette, qui ont des abonnements dans la section 128 du stade Saputo, en compagnie d'autres amis. Très vite, ils ont plongé dans cette aventure avec la création d'un logo, d'un site internet et en poussant à fond l'évocation de la saga de George Lucas. On peut notamment retrouver des photos de leurs enfants avec des masques de Darth Vader et des Stormtroopers. «À la fin de la dernière saison, on arrivait même au stade avec nos sabres lumineux», raconte Labonté.

Le contact s'est rapidement noué entre Brovsky et les co-fondateurs des Jebi Knights. Après tout, le numéro 5 mont réalais fait partie des joueurs les plus impliqués socialement dans la MLS grâce à son organisme Peace Pandemic. Il ne pouvait que soutenir cette volonté de bâtir une ambiance respectueuse dans les tribunes.

«Ma femme Caitlin et moi les avons invités à notre domicile et nous avons eu le temps d'avoir de bonnes discussions. Ils veulent créer une ambiance passionnée, mais aussi familiale dans le respect du jeu et de l'équipe, résume l'arrière latéral. En tant que joueur, je ne peux pas être plus heureux de voir ça dans les tribunes. Je les considère sans aucun doute comme des amis.»

La popularité des Jebi Knights s'est quelque peu accrue lorsqu'un texte sur eux a été publié sur le site officiel de la MLS, à l'occasion du 4 mai («MayThe4th»). L'heure est depuis à l'expansion puisque Brovsky aimerait ouvrir des groupes dans chacune des villes de la MLS. La mission s'annonce ardue mais, déjà, des partisans des Rapids du Colorado et du Revolution de la Nouvelle-Angleterre ont basculé du bon côté de la force grâce aux contacts de Labonté et de Binette. En attendant de nouvelles recrues...

De l'aide pour le Guatemala

Quand l'Impact posera le pied en sol guatémaltèque pour la Ligue des champions, Brovsky sera en territoire connu. Lui et son épouse s'y sont rendus l'hiver dernier dans le cadre d'un voyage humanitaire de Peace Pandemic. Il a notamment animé des ateliers de soccer dans six orphelinats de ce pays d'Amérique centrale. Il est donc normal que les Jebi Knights et Brovsky aient voulu faire quelque chose de spécial pour la Ligue des champions.

«On vend des écharpes et on a aussi loué trois mezzanines pour les matchs du 27 juillet [le Sporting Kansas City] et tous les profits serviront à financer l'Operación Quetzal, indique Labonté. On veut inviter jusqu'à 600 enfants guatémaltèques pour le match de l'Impact là-bas. S'il reste de l'argent, il ira à la fondation de Jeb pour des camps qu'il fera, en décembre, en Afrique ou en Haïti.»

L'objectif de l'Operación Quetzal est d'amasser 2500 $. Elle se déroulera avec l'appui de HANDS Organization et de celui des autorités locales afin de garantir la sécurité des enfants.

Un joueur apprécié

S'il n'a pas le talent brut d'un Matteo Ferrari ni le C.V. d'un Alessandro Nesta, Brovsky - la personne autant que le joueur - est l'un des membres de l'Impact les plus respectés par les partisans. Voilà une surprise pour ce joueur qui était arrivé sur la pointe des pieds lors du repêchage d'expansion.

«C'est clairement une bonne surprise. Les gens ont aussi aimé que je me fracture le nez, rigole-t-il en faisant allusion à sa douloureuse blessure subie contre le Toronto FC, le 15 mai. Sérieusement, les partisans m'ont vraiment bien accueilli et je me réjouis de ça.»