L'Espagne et l'Italie s'affrontent en demi-finale de la Coupe des Confédérations, jeudi à Fortaleza (19 h GMT, 15 h au Québec), avec l'idée pour la première de dépasser son échec à ce stade de l'édition 2009 et pour la seconde de surmonter le cuisant 4-0 encaissé en finale de l'Euro-2012.

La Roja a «l'obligation» d'aller en finale, a prévenu son sélectionneur Vicente Del Bosque dès la fin d'un premier tour tranquille (Uruguay 2-1, Tahiti 10-0 et Nigeria 3-0). Les doubles champions d'Europe et champions du monde en titre veulent absolument agrémenter leur âge d'or d'une Coupe des Confédérations qui leur avait échappé en 2009, défaits en demi-finale par les États-Unis (2-0).

«Tout le monde rêve de jouer une finale au Maracana», a aussi souligné Sergio Ramos, défenseur central d'Espagnols qui s'avanceront en grands favoris dans la chaleur du Nordeste.

Alors non, non, rien n'a changé: les deux effectifs sont quasiment les mêmes que ceux de la finale de Kiev, clament les deux équipes à l'unisson. Et dans cette continuité, tout sera différent, car à chaque match sa vérité, embrayent-elles.

Il y avait d'ailleurs eu une première confrontation à l'Euro ukraino-polonais, un nul 1-1 en phase de groupes dans lequel les Italiens veulent puiser des enseignements propres à contrecarrer la machine espagnole, mais aussi à étanchéifier une arrière-garde poreuse (8 buts encaissés en trois matches !) qui ferait presque regretter le temps du traditionnel «catenaccio» (verrou).

«Jouer sur notre fierté»

Lors de ce nul, Cesare Prandelli avait aligné trois défenseurs centraux. «Nous devrons essayer de livrer un match équilibré jusqu'à la fin, a avancé le sélectionneur italien. Nous devrons jouer sur notre fierté, et préparer quelque chose de différent. L'Espagne peut motiver d'un point de vue tactique, pousser à faire quelque chose d'innovant».

Outre l'indisponibilité du latéral Abate, il y est déjà contraint par le forfait de Balotelli, son principal argument offensif, qui a quitté le Brésil lundi pour faire soigner sa cuisse à Milan. Un crève-coeur pour «Super Mario», qui avait quitté en larmes la finale de l'Euro.

Mercredi en conférence de presse, Prandelli a vendu la mèche en annonçant la titularisation de «Gila»: «C'est un joueur sur lequel on peut compter, c'est une référence pour l'équipe et il est également bon pour marquer des buts. Je ne le fais pas jouer parce que j'ai une bonne relation avec lui, mais parce qu'il est l'un des meilleurs attaquants que nous ayons».

Son homologue Del Bosque avait de son côté souligné «l'importance» de Giaccherini, auteur d'un bon tournoi.

Le retour mardi à l'entraînement collectif de Pirlo, qui relevait d'une blessure au mollet, a soulagé les Azzurri, tellement «l'Architecte» est précieux dans l'entrejeu et leur a manqué contre le Brésil (2-4). De Rossi revient également, et Montolivo n'a plus mal au crâne, si bien que le milieu italien peut retrouver sa configuration classique, et peut-être même plus étoffée.

Fabregas ou Torres ?

La question de l'attaque se pose également du côté espagnol. L'avant-centre Soldado et le polyvalent Fabregas, qui avait été utilisé avec bonheur comme «faux neuf» à l'Euro-2012, ont repris l'entraînement collectif mercredi après avoir suivi une session différenciée, en raison de douleurs musculaires ressenties contre le Nigeria dimanche.

Torres, meilleur buteur du tournoi (5 buts, dont 4 contre Tahiti), pourrait débuter, d'autant que Del Bosque lui avait confié le brassard de capitaine contre les Polynésiens à la sortie de Sergio Ramos à la pause, un signe de confiance. David Silva aurait aussi des chances de débuter.

Quant au gardien, le sélectionneur a indiqué au journal As que la titularisation de Casillas était la «plus probable», après un premier tour où les trois portiers ont chacun joué un match. Mais il n'a pas souhaité le confirmer en conférence de presse.

Si l'Italie est perturbée par les blessures, la Roja s'est dite blessée par les présumées révélations d'un média brésilien qui avait fait état d'une partie de «strip-poker» nocturne, arrosée de caïpirinhas, entre certains Espagnols et des femmes dotées d'atouts.

De quoi abattre leur jeu ? C'est le souhait qu'a formulé Marchisio, taquin: «Espérons que ça les aura fatigués!»