À l'arraché: un but de Paulinho dans les dernières minutes face à l'Uruguay (2-1) a expédié l'équipe du Brésil en finale de la Coupe des Confédérations, prévue dimanche au Maracana face à l'Espagne ou l'Italie qui s'affrontent jeudi.

Quel soulagement pour la bande à Luiz Felipe Scolari ! Dans un pays secoué par un mouvement social sans précédent, il ne s'agissait pas de rater le rendez-vous du Maracana, considéré comme une première marche avant l'objectif prioritaire d'y remporter la Coupe du monde l'année prochaine. Afin d'effacer, un tant soit peu, le souvenir du «Maracanazo», cette victoire surprise dans le mythique stade de Rio de l'Uruguay sur le Brésil dans le match décisif du Mondial-1950.

En attendant, la Seleçao, double tenante du titre de la «Coupe des Conf'«, a souffert, à l'image de Neymar, bien tenu par Maxi Pereira et qui n'a pas marqué pour la première fois dans le tournoi. Mais même quand le N.10 ne déploie pas toute sa palette dans le jeu, il se montre déterminant dans le destin de son équipe: il a été à l'origine du premier but quand, alerté par Paulinho, il voyait sa frappe repoussée par Muslera, ce dont profitait Fred (41e); puis directement du second en tirant son corner au deuxième poteau pour la tête de Paulinho, libre de tout marquage (86e).

Décisif, leur gardien Julio Cesar l'aura également été en plongeant à ras de son poteau pour détourner le penalty de Forlan (15e). C'était un tournant dans le match, ou du moins dans le jeu, car jusqu'alors, les Brésiliens étaient apparus méconnaissables.

L'erreur de Thiago Silva

Crispée par l'enjeu ? La Seleçao entrait mal dans le match, bafouillait son jeu, et son foot-samba entrevu contre l'Italie samedi dernier (4-2) couinait de notes techniques dissonantes, gênée par la hargne des Uruguayens qui, eux, parvenaient à musarder auprès des cages adverses.

Le Brésil haussait donc ensuite le ton, mais voyait aussi toute sa reconstruction s'écrouler sur une énorme erreur de l'habituellement impeccable Thiago Silva. Le capitaine et patron de la défense ne commet jamais d'erreur, ou presque, et c'est dans ce match que s'est matérialisé ce «presque», avec une passe dans sa surface de réparation directement pour les pieds de Cavani, qui, opportuniste et d'un tir moyen, mais bien placé, égalisait (48e).

Sur un plan personnel, il était temps pour Cavani, jusqu'alors muet dans ce tournoi quand ses deux compères d'attaque, également titularisés dans une formule étonnamment offensive de la part d'Oscar Tabarez, avaient déjà brillé Suarez avait déjà inscrit trois buts (un contre l'Espagne, deux face à Tahiti), et Forlan avait fait basculer le match crucial du groupe B (2-1 contre le Nigeria). Mais ce dernier, à 34 ans, pourra sans doute méditer longtemps son échec dans le penalty obtenu par son capitaine Lugano, victime d'une faute grossière de David Luiz...

Retard à l'allumage pour le Brésil, avant de dérouler: les Auriverde prenaient un net ascendant en seconde période, même s'ils peinaient à se procurer des occasions nettes. La plus évidente revenait à Neymar qui, bien placé, n'enroulait pas sa frappe et tirait sur le gardien (70e). Il allait se rattraper, et prendre date. Pour le Maracana.