L'entraîneur italien Carlo Ancelotti, 54 ans, débarque au Real Madrid avec une mission sportive, décrocher la fameuse «decima», la dixième Ligue des champions du club, et une plus diplomatique, convaincre Cristiano Ronaldo de rester.

Le géant espagnol a annoncé mardi que le technicien, qui avait manifesté le mois dernier sa volonté de quitter le Paris SG, serait «l'entraîneur du Real Madrid la prochaine saison», au moment même où le champion de France confirmait de son côté l'identité de son successeur sur le banc parisien, Laurent Blanc.

Pour Ancelotti, la «decima» passe par une première étape: pacifier le vestiaire.

Son prédécesseur au Real, le Portugais José Mourinho, reparti à Chelsea après s'être fâché avec la presse espagnole, a en effet laissé un groupe lézardé. Il s'était mis à dos les Espagnols champions du monde et d'Europe en titre, et les autres, puisqu'il a même réglé ses comptes récemment avec son compatriote Cristiano Ronaldo.

«Cristiano a fait trois saisons fantastiques avec moi (...) Le seul problème que j'ai eu avec lui est très simple: je l'ai critiqué d'un point de vue tactique, espérant améliorer certaines choses chez lui, et lui ne l'a pas bien accepté parce qu'il croit peut-être déjà tout savoir», a ainsi expliqué Mourinho pour sa dernière interview en Espagne sur le plateau de l'émission Punto Pelota de la chaîne Intereconomia.

Ronaldo, «actif le plus important» du Real

L'un des objectifs assignés à «Carletto» pourrait être d'ailleurs de convaincre CR7, sous contrat avec le Real jusqu'en 2015, de résister aux sirènes d'un Paris SG prêt à lui offrir un pont d'or (18 millions d'euros par an sont évoqués).

«C'est notre actif le plus important, autour duquel nous voulons construire l'avenir de Madrid», a réaffirmé lundi soir le président du Real Florentino Perez au journal 20 Minutos, pour couper court aux rumeurs d'un départ de Ronaldo qui ont ressurgi depuis qu'il a écrit il y a deux semaines sur son compte twitter: «toutes les nouvelles sur ma prolongation avec le Real Madrid sont fausses».

«Cette question va être clarifiée bientôt», a ajouté lundi Perez, qui souhaiterait refaire signer le Portugais pour trois ans supplémentaires, jusqu'en 2018, selon le journal AS. «Je ne doute pas que Cristiano prendra sa retraite au Real Madrid. Je suis convaincu qu'il va prolonger. La prolongation sera conclue avant que les compétitions reprennent (en août)».

Méthode douce

En début de saison déjà, cette question avait fait surface quand le Ballon d'or 2008 s'était dit «triste» sans entrer dans les motifs de ses états d'âme. Le Portugais avait assuré qu'il ne s'agissait pas d'une question d'argent, mais la presse avait supposé que l'attaquant n'était pas satisfait des termes actuels de son contrat ni de la soi-disant inflexibilité de Perez pour l'améliorer.

Ancelotti présente le profil idéal pour choyer les stars, tout en diplomatie. L'Italien a su gérer dans sa carrière tout ce qui se fait de mieux en matière d'ego, le dernier en date étant sa majesté Zlatan Ibrahimovic au PSG.

«Je n'ai jamais eu un entraîneur comme Carlo, et pour moi c'est quelque chose de nouveau, a déclaré le Suédois. J'ai été habitué à une discipline de fer, avec Mourinho, Capello, ce qui m'a fait grandir, mais la méthode Carlo est plus douce, plus patiente. Il responsabilise les joueurs, les fait se sentir en confiance et j'aime ça. Quand on est bon, c'est aussi sa réussite».

Ancelotti parti du PSG, ce même défi attend son remplaçant Laurent Blanc sur le banc parisien.

Un challenge dans lequel le «Président» n'a pourtant pas toujours brillé avec les joueurs à fort tempérament de l'équipe de France qu'il a entraînée entre 2010 et 2012 et quittée après l'élimination en quarts de finale de l'Euro contre l'Espagne (0-2) future championne d'Europe.