Le sélectionneur de l'équipe du Brésil, Luiz Felipe Scolari, a défendu le gouvernement, pour la première fois depuis le déclenchement des manifestations monstres qui secouent le Brésil en estimant qu'il souhaitait également «un pays plus juste», vendredi en conférence de presse.

«Nous voulons tous un pays plus juste, avec tout ce qu'on peut imaginer, et les gens qui sont au gouvernement y pensent aussi et essaient de le faire, on ne peut pas seulement les crucifier», a dit «Felipao», exprimant pour la première fois son opinion sur le mouvement populaire qui a réuni plus de 1,2 million de personnes dans les rues des grandes villes jeudi.

«Il faut bien voir que les gens qui sont là (au gouvernement) pensent aussi cela, a-t-il insisté. Souvent, les situations n'évoluent pas dans ce sens. Nous voulons et allons tous travailler ensemble dans cet objectif, c'est-à-dire voir sur quels points se pencher pour qu'il puisse y avoir des changements d'ici deux, cinq ou dix ans, mais pas en un jour».

«Je suis optimiste et je crois qu'on a le potentiel pour cela, a ajouté Scolari. C'est une situation qui n'est pas normale pour le moment et nous évoluerons progressivement, d'une année à l'autre, pour que dans un, deux, cinq ou vingt ans on puisse avoir un pays meilleur, mais pas d'un jour à l'autre».

«Felipao» s'est jusqu'à vendredi borné à avancer que chacun avait le droit d'exprimer son opinion, comme certains de ses joueurs qui ont affiché leur soutien aux manifestants dès mardi, le lendemain des premières manifestations d'ampleur dans les principales villes du Brésil.

Les manifestants, qui dénonçaient au départ la hausse des tarifs dans les transports publics et ont obtenu gain de cause, ont élargi leurs revendications pour des services publics dignes, contre la corruption de la classe politique, et sur fond de critiques contre les sommes colossales dépensées pour l'organisation du Mondial-2014 de football.