Les Nigérians sont en retard, les Uruguayens calent dans un embouteillage, mais globalement tout est prêt à la veille du coup d'envoi de la Coupe des Confédérations samedi au Brésil, répétition en miniature du Mondial dans un an.

Le match d'ouverture samedi à Brasilia entre le Japon et la Seleçao marquera l'entrée du Brésil émergent dans un cycle inédit de trois ans qui va le voir organiser les deux plus grands événements planétaires: le Mondial de football et les Jeux olympiques en 2016 à Rio de Janeiro. Sans oublier la venue du pape François à Rio pour les 28es Journées Mondiales de la Jeunesse, qui devraient réunir de 2 à 2,5 millions de pèlerins du 23 au 28 juillet.

Alors que la sécurité est au coeur des priorités des autorités, la Coupe des Confédérations va s'ouvrir dans un climat social tendu.

De violentes manifestations ont éclaté ces derniers jours contre la hausse du prix des transports publics, en particulier les autobus, utilisés par des dizaines de millions de Brésiliens les plus démunis.

Jeudi, à Sao Paulo et à Rio de Janeiro, des milliers de personnes ont de nouveau protesté dans les rues. Des dizaines de manifestants ont été interpellées.

Les ouvriers continuent de s'affairer aux abords du mythique stade Maracana de Rio, dont les entrailles abritent un immense centre de presse où ont commencé à affluer les journalistes étrangers.

La FIFA redoute que les partisans brésiliens attendent le dernier moment pour aller chercher leurs places, craignant des files d'attente ingérables les jours de match.

L'Italie et le Christ

Mais à J-1, tout est globalement prêt. Les sélections alternent entraînement et tourisme, comme les Italiens qui sont allés visiter le Christ Rédempteur qui domine la baie de Rio depuis le mont Corcovado.

Seuls les Nigérians manquent à l'appel. Attendus jeudi, ils ont raté leur vol après avoir protesté en raison du paiement seulement partiel d'une prime de 5000 dollars promise pour le match nul contre la Namibie (1-1) lors des éliminatoires du Mondial-2014.

Mais le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, a confirmé qu'ils arriveraient samedi et défendraient bien les couleurs de l'Afrique.

Quant aux Uruguayens, ils ont dû se résoudre à s'entraîner jeudi dans un gymnase, contraints de modifier leurs plans en raison des fortes pluies et d'un gros embouteillage à Recife.

«La Coupe des Confédérations aide à préparer le Mondial. Si tout se passe bien, si la sécurité, le transport, les aéroports, la surveillance se passent comme nous l'avons prévu, je serai très content», a déclaré jeudi le ministre des Sports Aldo Rebelo à la presse locale.

Le tournoi permettra de tester les stades, les plans de sécurité et l'accueil des visiteurs.

Mise en garde aux hôteliers

À ce sujet, le ministre a annoncé une «tolérance zéro» contre les abus des prix des hôtels.

Rio est aujourd'hui la troisième ville la plus chère du monde pour se loger à l'hôtel, devant New York et Paris.

«Nous n'allons pas accepter que le réseau hôtelier profite des événements sportifs pour surfacturer. Nous ferons appel à la police fédérale s'il le faut et à tout le réseau de contrôle de l'État», a prévenu M. Rebelo.

Le président de la FIFA Joseph Blatter a minimisé les doutes qui avaient pu naître sur les stades, dont certains ont connu des problèmes.

«Je crois effectivement qu'il y aura des choses qui ne se résoudront qu'à la dernière minute. Cela ne m'étonne pas (...) qu'on soit encore en train de travailler dans certains endroits. Si quelque chose n'est pas prêt, OK, finissez-le», a-t-il déclaré jeudi à Rio.

La Coupe des Confédérations est une compétition réduite, avec huit équipes au lieu de 32 pour le Mondial, et qui attire moins de touristes.

Quelque 500 000 spectateurs brésiliens et étrangers circuleront dans les six villes hôtes (Brasilia, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Fortaleza, Recife et Salvador de Bahia) entre le 15 et le 30 juin.

Pour le Mondial, plus de trois millions de Brésiliens et 600 000 touristes étrangers sont attendus.