Il ne faut pas compter sur Justin Mapp pour faire des déclarations incendiaires ou prendre le contrôle musical du vestiaire de l'Impact, après une victoire. Au sein du groupe montréalais, le numéro 21 est un soldat tranquille, voire discret, malgré ses 258 matchs d'expérience avec D.C. United, le Fire de Chicago et l'Union de Philadelphie.

«Peut-être est-ce l'impression que je donne et que je suis plutôt calme par rapport à d'autres coéquipiers, rétorque le principal intéressé. Mais quand on me connaît, on peut voir ma personnalité et voir que je suis un bon gars.»

Mapp laisse surtout son pied gauche parler pour lui depuis quelque temps. Après avoir reçu sa part de critiques en 2012, il est actuellement l'un des piliers offensifs de l'Impact, en compagnie de Marco Di Vaio. Élu joueur par excellence du Championnat canadien, il est aussi le meilleur passeur de l'équipe (quatre) en saison régulière. Cette résurgence s'effectue alors qu'il a été muté dans le couloir droit, ce qui lui permet d'entrer dans la populaire catégorie des ailiers inversés.

«Être un gaucher jouant à droite, ça me donne l'avantage de pouvoir revenir davantage dans l'axe et d'être sur mon bon pied. Ça présente des caractéristiques différentes sur le terrain [par rapport au couloir gauche], et je l'apprécie. Mais toute l'équipe a bien fait», s'empresse d'ajouter ce fan de Gareth Bale.

La relation entre Di Vaio et Mapp est l'un des aspects positifs du premier tiers de la saison. En 2012, les colères du joueur désigné à l'endroit de Mapp s'étaient multipliées, notamment lors de matchs à Houston et à Toronto, en octobre dernier. En quelques occasions, l'Américain avait ignoré les appels dans la profondeur de son coéquipier.

«L'an dernier, il n'y avait pas vraiment de problèmes entre nous, mais Marco est une personne compétitive. Nous essayons toujours de lui donner le ballon, de le mettre en bonne position, et si c'est le cas, ça se transforme souvent en but. C'est mon travail de bien le lancer», indique Mapp.

Au cours de l'hiver, il a d'ailleurs accepté une baisse de salaire de plus de 80 000$ pour demeurer avec l'Impact. «Je me sens bien à Montréal et je ne voulais pas encore changer d'adresse, un an après mon arrivée de Philadelphie. J'apprécie mes coéquipiers, et nous avions une grande partie des joueurs qui étaient de retour, cette année.»

Un homme du Sud

Âgé de 28 ans, Mapp est l'un des très rares joueurs du Mississippi à avoir joint les rangs de la MLS depuis 1996. Natif de Brandon, une ville de 16 000 habitants, le milieu montréalais a eu le coup de foudre pour le soccer dès qu'il a tapé dans son premier ballon rond. Il a bien flirté avec d'autres disciplines, mais son choix a rapidement été arrêté même si le soccer est loin de dominer le paysage du Mississippi.

«C'est en train de grandir, précise-t-il. Ce n'était pas très important pour les générations précédentes car, traditionnellement, le Mississippi est plutôt un État qui aime le football ou le baseball. Mais il y a de plus en plus de jeunes joueurs.»

Et Mapp - qui aimerait retourner dans un État du sud des États-Unis après sa carrière - est ainsi devenu un modèle à suivre pour les enfants de Gulfport, Biloxi ou Natchez. Choisi dans le onze de l'année de la MLS, en 2006, il a aussi été choisi à huit reprises dans la sélection américaine. Il aurait même pu traverser l'Atlantique.

«J'ai eu la possibilité de partir en Europe et de signer avec Strasbourg, en France, à un jeune âge. J'ai plutôt décidé de rester à la maison, proche de ma famille et de mes amis. C'est un choix que j'ai fait.»