Le Portugal de Cristiano Ronaldo, abonné aux campagnes périlleuses, joue encore une fois sa survie face à la Russie de Fabio Capello, qui se déplace vendredi à Lisbonne en leader du groupe F de qualification pour le Mondial-2014.

Barragistes heureux sur la route du Mondial 2010 comme de l'Euro 2012, les Portugais peuvent prendre la tête de la poule en cas de victoire au Estadio da Luz, mais les Russes resteront en position de force, car ils comptent deux matches de moins.

Grâce à un carton plein de 12 points en quatre sorties, et aucun but pris, la Russie est actuellement première avec une longueur d'avance sur le Portugal, troisième derrière une surprenante équipe d'Israël en raison d'une différence de buts défavorable.

Après la défaite subie à Moscou (1-0), et surtout les nuls concédés face à l'Irlande du Nord (1-1) puis en Israël (3-3), l'entraîneur portugais Paulo Bento a dû retracer le cap vers la prochaine Coupe du Monde.

«Notre objectif était d'arriver au Brésil en première place (synonyme de qualification directe, NDLR), mais ce scénario est très compliqué à atteindre, donc nous voulons être en deuxième place pour jouer les barrages», a-t-il reconnu jeudi.

Mais même cet objectif a minima serait compromis si un nouveau faux pas permettait à Israël de creuser l'écart lors de la double journée qualificative de septembre prochain.

«Nous savons que notre marge d'erreur s'est réduite», a dit mercredi Cristiano Ronaldo. «Tous les joueurs sont mentalement et physiquement prêts pour ce sprint final», a toutefois assuré le capitaine de la «Selecçao».

«Si nous ne parvenons pas à gagner... c'est fini», avait lâché en toute franchise le milieu Miguel Veloso, même si son entraîneur a refusé de qualifier la rencontre de «décisive».

Ronaldo et Nani de retour

«Compte tenu de la position confortable de notre adversaire, nous serons obligés de prendre l'initiative et de jouer avec des niveaux d'agressivité élevés aux plans offensif et défensif», a souligné Bento.

Ronaldo et compagnie devront d'abord tirer les leçons du match de Moscou, où un but marqué très tôt par Kerzhakov avait suffi pour battre un Portugal dominateur, mais stérile face au but.

Pour pallier cette faiblesse chronique, le Portugal compte sur le retour de son attaquant vedette, suspendu lors de la dernière rencontre qualificative qui s'est soldée par une victoire peu probante (2-0) contre une modeste équipe d'Azerbaïdjan réduite à dix avant l'heure de jeu.

Nani, par ailleurs, a été considéré «cliniquement apte», mais la titularisation de l'ailier de Manchester United restait incertaine en raison de sa longue absence pour blessure.

La suspension du défenseur Pepe représente en revanche un important revers. Le coéquipier de Ronaldo au Real Madrid devrait être remplacé par le jeune Luis Neto, qui manque d'expérience internationale, mais évolue au Zénit Saint-Pétersbourg aux côtés de Bruno Alves.

Côté russe, la confiance est de mise. «Nous allons à Lisbonne chercher la victoire même s'il nous faudra défendre tout au long du match», a affirmé le milieu Shirokov, laissant entendre que son équipe pariait, comme à l'aller, sur une défense solide et des contres rapides.

Afin de poursuivre son sans-faute, la Russie devra tout de même arracher la première victoire de son histoire en terre portugaise, cherchant au passage à effacer l'humiliante défaite, 7-1, subie lors de leur dernière visite en 2004.