L'Impact a remporté sa place en Ligue des champions de la CONCACAF aux dépens des Whitecaps de Vancouver, au terme d'un match complètement fou, mercredi soir, au BC Place. Mené à deux reprises, le onze montréalais a su trouver les réserves physiques et morales pour revenir à chaque fois et ainsi obtenir un match nul de 2 à 2 grâce à Felipe et Hassoun Camara.

Après le 0 à 0 du match aller, il était écrit que le match retour de cette finale du Championnat canadien allait être plus riche en émotions. À ce chapitre, l'Impact est passé par toute la gamme: un but encaissé rapidement, une réaction timide, une égalisation inespérée, une rechute en deuxième mi-temps, puis la libération après un coup de tête de Camara. En clair, voilà le genre de matchs qui donne des palpitations cardiaques aux entraîneurs, mais qui restera longtemps gravé dans la mémoire des joueurs et partisans.

«Cela n'a pas été facile parce que Vancouver a fait un très bon match avec beaucoup de pression et d'occasions, a analysé Marco Schällibaum. Mais on y a toujours cru jusqu'à la fin et c'est ça que j'apprécie chez cette équipe. On a eu un peu de chance bien sûr, mais il faut en avoir dans la vie et dans le sport.»

Ce coup de pouce s'est matérialisé par plusieurs poteaux frappés par les joueurs des Whitecaps, ainsi que par une première mi-temps difficile pour l'Impact. Véritable poison tout au long de la rencontre, Camilo s'est immédiatement trouvé dans les bons coups: dans la profondeur, sur les côtés et surtout en tireur de coup-franc. C'est d'ailleurs après une faute - qu'il a lui-même gagné - que le Brésilien a trompé Evan Bush d'une distance de près de 25 mètres. À la 4e minute, son coup-franc a alors frappé le poteau avant d'entrer dans le but et de soulever les 18 183 spectateurs du BC Place.

Accorder un but n'était pas un problème insurmontable puisque une simple égalisation pouvait faire le bonheur de l'Impact. Le problème a plutôt été l'absence de réaction, en première mi-temps. Trop statique et incapable d'enchaîner en territoire adverse, le onze montréalais a timidement réagi sur des coups de pied arrêtés ou des tirs lointains sans grande conviction.

En défense, les approximations montréalaises ont aussi été nombreuses avec un nombre incalculable de relances manquées, d'erreurs de marquage et de duels perdus. L'Impact a même pu se trouver chanceux de n'avoir qu'un but de retard. En fin de période, Bush a en effet sauvé son équipe de la catastrophe en remportant un duel face à Kenny Miller.

«On a laissé pas mal d'espaces à leurs attaquants qui sont aussi de qualité, a jugé Camara. On savait qu'ils allaient faire le jeu à domicile et il fallait s'adapter à ça. Les 20 premières minutes ont été difficiles, mais on s'est relevé. À la mi-temps, on avait la conviction qu'on allait marquer.»

L'arrêt de Bush a pris tout son sens, seulement quatre minutes après le retour des deux équipes sur le terrain. À la lutte avec Andrew Wenger, Alain Rochat a remis le ballon plein axe pour Felipe qui, d'un tir sans contrôle, a fait trembler les filets de Brad Knighton. Tout un contraste avec l'inertie des 45 premières minutes. «Au niveau de la détermination, je n'ai pas vu cette volonté et cette rage de marquer dans les 20 derniers mètres, a indiqué Schällibaum à propos de la performance de son équipe. En deuxième mi-temps, on a tout de suite égalisé. Ce n'était pas facile car la pression était aussi sur nous.»

En guise de célébration, le petit Brésilien a alors mis son doigt devant sa bouche. S'il a réduit la foule au silence pendant quelques instants, les Whitecaps, eux, ont mis plusieurs minutes à s'en remettre. Mais après un tir croisé de Nigel Reo-Coker au ras du poteau, Daigo Kobayashi a redonné l'avantage aux siens en fusillant Bush à bout portant. Le dernier chapitre a finalement été écrit par Camara sur une tête victorieuse. Le défenseur a eu le sentiment que le corner de Mapp et son coup de tête se sont déroulés au ralenti.

«Dès que Justin a tapé, je savais que j'allais l'avoir. Le tout était de me dire de mettre ma tête dedans et de rester concentré sur ma façon de taper. Avec beaucoup de réussite, je suis content de ramener ce titre à Montréal parce que je me plais dans cette équipe.»

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