Personne n'a été surpris par le choix de la MLS d'implanter une deuxième équipe dans la région new-yorkaise. Tandis que les candidats à l'expansion se bousculaient - notamment dans le sud-est des États-Unis -, le commissaire Don Garber avait très souvent exprimé sa préférence pour la Grosse Pomme, plus précisément, le quartier de Queens.

Ce 20e club, partenariat entre Manchester City et les Yankees de New York, ne manquera ni de moyens ni d'ambitions, mais une question demeure. Les Red Bulls et le New York City FC pourront-ils coexister dans cet énorme marché? Malgré l'énorme bassin de population, les Red Bulls, basés à Harrison, dans le New Jersey, peinent déjà à se démarquer sur le plan populaire et médiatique. Ses assistances sont en baisse de 12% cette année, avec un taux de remplissage de 63%.

«Les Red Bulls ont beaucoup de fans dans le nord et le centre du New Jersey et même dans le Queens, précise le milieu de l'Impact Sinisa Ubiparipovic, qui a passé quatre saisons avec l'équipe new-yorkaise. City FC pourrait faire un meilleur travail en créant un lien avec les partisans de la ville, et je pense d'ailleurs qu'ils prévoient de s'implanter en pleine ville.

«Cela dit, la base ne manquera pas, et les affiliations avec les Yankees et Manchester City, qui sont très populaires, pourraient faciliter ce travail de rapprochement.»

Outre l'argument démographique, plusieurs observateurs ont établi une comparaison avec la ville de Londres, qui abrite avec succès neuf clubs évoluant dans les deux premières divisions du championnat anglais. Cependant, il est délicat de comparer le marché new-yorkais à l'histoire centenaire de la plupart des équipes londoniennes.

Un marché compétitif

La concurrence ne vient pas vraiment des terrains de soccer pour les Red Bulls, le futur City FC ainsi que le Cosmos, qui renaîtra dans la NASL au cours des prochains mois.

«C'est un marché compétitif et il faut aussi se rappeler que New York compte, je crois, 13 équipes professionnelles. C'est difficile d'attirer le public et le Red Bull Arena n'est pas rempli à chaque match. Pour les gens de la ville, c'est parfois difficile de s'y rendre», rappelle Ubiparipovic à propos de l'enceinte des Taureaux, située dans un coin peu attrayant du New Jersey.

Même si le nouveau club ne tapera pas ses premiers ballons avant la saison 2015, les premiers employés ont déjà été engagés. Claudio Reyna a ainsi été nommé directeur des opérations du New York City FC. Ancien international américain, l'homme de 40 ans a notamment porté les couleurs des Glasgow Rangers et de Manchester City avant de terminer sa carrière avec... les Red Bulls. Il y a alors croisé Ubiparipovic. «Il connaît son sujet, il a été avec la sélection, en Premier League et dans la MLS. Il sait ce qu'il faut faire pour que le club marche et commence du bon pied. Je pense qu'ils vont bien faire», prédit Ubiparipovic.