Comme lors de sa dernière visite au stade Saputo, en 2011, Alain Rochat pourra compter sur une belle délégation de partisans dans le cadre du match aller de la finale du Championnat canadien. En effet, si l'arrière gauche des Whitecaps de Vancouver possède un passeport suisse, c'est au Québec qu'il a vécu les deux premières années de sa vie. Le natif de Saint-Jean-sur-Richelieu a aussi passé quelques étés mémorables chez ses grands-parents, entouré de ses cousins. Même si ses parents sont retournés en Suisse il y a plus de 25 ans, après avoir émigré dans une ferme de la campagne montérégienne, l'attachement reste très fort.

«Toute la famille du côté de mon père est au Québec, a expliqué le joueur hier à La Presse avant de s'envoler vers Montréal. Je sais que quelques-uns vont se déplacer, donc il y aura de nouveau un peu de monde. Normalement, ce sont des partisans de l'Impact, mais quand c'est un match contre les Whitecaps, je pense qu'ils sont assez neutres.»

La «québécitude» de Rochat s'exprime aussi par l'amour qu'il porte au Canadien de Montréal. Sur son compte Twitter, on peut notamment le voir avec un chandail des Whitecaps et une casquette du Canadien. Il a découvert le sport et l'équipe lors d'une visite au Centre Bell, avec ses cousins.

«Depuis, j'aime bien les suivre. Même quand j'étais en Suisse et que je n'arrivais pas à dormir, j'écoutais les matchs à la radio, se souvient-il. C'est aussi extraordinaire de voir l'ambiance à Vancouver avec les Canucks, mais si les deux équipes s'affrontaient en finale, mon choix serait vite fait.»

Symbole de polyvalence

Le joueur de 30 ans a disputé toutes les rencontres des Whitecaps cette saison. Comme son club, il est passé par toute la gamme des émotions: ses coéquipiers et lui ont connu un trou d'air de sept matchs - trois nuls et quatre défaites - sans victoire. Au terme de l'une d'elles, son entraîneur Martin Rennie a carrément demandé aux joueurs de s'excuser publiquement. «On a eu de bonnes performances à l'extérieur, mais sans obtenir de résultats. Le doute a commencé à s'installer, et même s'il fallait continuer sur la même lignée, on a essayé de changer», a-t-il déploré, avant d'enchaîner sur la victoire du week-end dernier contre le Galaxy de Los Angeles (3-1).

«Cette victoire nous a fait du bien. On a retrouvé un peu de détermination offensive et aussi de la réussite. Quand ils [le Galaxy] sont revenus à 2-1 avec cinq minutes à jouer, on a réussi à marquer sur un ballon qui traînait dans la surface.»

À son unique passage à Montréal, Rochat évoluait en tant que défenseur central. L'an dernier, il a aussi été aligné en milieu de terrain défensif avant de finalement retrouver sa place de latéral gauche, en 2013. Dans le premier cas, sa distribution a fait des merveilles, en remplacement de Jun-Marques Davidson, un peu plus limité. Dans le second, l'aspect offensif de son jeu, avec Lee Young-Pyo faisant la même chose à droite, est bien documenté.

«C'est un peu le résumé de carrière. J'ai beaucoup évolué là où l'équipe le demandait. Quand il y avait des problèmes à certaines positions, c'est moi qui bouchais les trous. J'ai des automatismes à chaque position, même si cela prend quelques matchs et entraînements pour que les sensations reviennent», a-t-il assuré.

Un ancien de Schällibaum

Rochat pourra aussi se muer en espion, demain soir, puisqu'il connaît parfaitement le style de gestion et les principes de jeu de Marco Schällibaum. Les deux Helvètes se sont croisés en 2002 au sein des Young Boys de Berne.

«C'est quelqu'un qui va toujours obtenir le maximum de ses joueurs par la motivation et la confiance, selon Rochat. Tant que tu réponds par de l'engagement et un investissement à 100%, cela va très bien se passer avec lui.»