Ce n'est sans doute pas de cette façon que Marco Schällibaum entrevoit la préparation d'un match au sommet. Avant le duel contre les Red Bulls de New York, ce soir à Harrison, l'entraîneur montréalais n'a tenu qu'une seule séance d'entraînement, dont le but était surtout de faire «transpirer» ses joueurs.

En effet, avec le déplacement du week-end dernier à San Jose, il a plutôt choisi d'accorder un lundi sans soccer à ses joueurs qui, avec celui de ce soir, auront disputé 5 matchs en 14 jours. Les défenseurs Hassoun Camara et Jeb Brovsky n'ont carrément pas soufflé durant cette séquence.

«J'essaie vraiment de mélanger l'effectif pour avoir des joueurs, mais il y a deux ou trois positions où nous souffrons au niveau des blessures, a mentionné Schällibaum, qui n'a pas trouvé ses joueurs à 100%, hier. Jeb et Hassoun ont fait le plein de minutes, mais ils vont être bien [ce soir] parce qu'ils récupèrent assez vite.»

Vrai, répond Camara, qui met de l'avant sa préparation rigoureuse pour expliquer sa capacité à enchaîner les matchs. «Je me sens bien, j'en ai parlé un petit peu avec le coach. Je veux jouer tous les matchs et toutes les minutes et, tant qu'ils ne me diront pas d'arrêter, je n'arrêterai pas», a-t-il martelé.

L'une des positions qui posent problème est la défense centrale, où le retour d'Alessandro Nesta se fera probablement contre les Whitecaps de Vancouver, en Championnat canadien, mercredi prochain. En milieu de terrain, Davy Arnaud ne retrouvera sa place que samedi, contre le Real Salt Lake.

Ce ne sera donc pas le onze rêvé qui affrontera les Red Bulls, dont le visage n'aura également rien à voir avec celui du premier affrontement, le 23 mars, au Stade olympique. Cette fois, Thierry Henry, Tim Cahill et Jamison Olave seront bel et bien sur le terrain. De quoi stabiliser une défense et dynamiser les phases offensives avec Cahill, qui a notamment inscrit trois buts lors des deux derniers matchs. Et à bientôt 36 ans, Henry reste Henry, avec sa propension à faire la différence avec un seul geste.

«C'est un très grand joueur même s'il est un peu plus vieux que les autres. Il peut toujours faire quelque chose au niveau offensif. On est prêts à ça, mais il faut aussi penser aux autres joueurs. Pour moi, c'est une équipe qui va faire les séries», a jugé Schällibaum.

«Gros test»

Grâce à leurs trois victoires d'affilée - et les trois matchs en plus au compteur -, les Red Bulls ont maintenant rejoint l'Impact en tête de l'Association de l'Est. Si San Jose était un test intéressant en raison de facteurs extérieurs tels le voyage ou la chaleur, ce match à New York est d'une tout autre signification. Voilà un adversaire qui monte au classement et dont les meilleurs joueurs ont enclenché la vitesse supérieure depuis quelques semaines.

«C'est un gros test contre une grosse équipe et de bons joueurs. Mais nous sommes en tête de notre Association, comme New York, ce qui est un élément de fierté, a résumé Matteo Ferrari. Nous voulons continuer en allant là-bas et jouer 90 minutes comme si c'était une finale. Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour nous préparer, mais nous sommes quand même prêts.»

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Pas de cadeau pour Henry

La dernière fois que Thierry Henry avait croisé la route de l'Impact, le 28 juillet 2012, il s'était montré particulièrement élogieux à l'égard de Patrice Bernier. Après un gain montréalais de 3-1, au stade Saputo, il avait désigné le Brossardois comme le joueur-clé de l'équipe. Malgré le respect mutuel, Bernier n'accordera aucun traitement de faveur à l'attaquant français, ce soir. «Quand je recule un peu, je me dis que je suis dans la même ligue qu'un joueur que je regardais et que j'admirais. Mais il reste un adversaire même si j'ai la chance d'être plus amical avec lui avant le match.»