Andres Romero a connu une dernière semaine de rêve au cours de laquelle il a marqué deux buts aussi spectaculaires que différents. Contre le Fire de Chicago, samedi, l'Argentin a d'abord éliminé son adversaire avant de revenir dans l'axe et d'atteindre la lucarne de Sean Johnson. Puis, contre le Toronto FC, mercredi, il a illuminé le match par sa technique et son sang-froid pour inscrire le quatrième but de la rencontre.

Sans hésitation, Romero préfère le premier de ses deux buts. Pour son esthétisme, bien entendu, mais aussi pour son symbolisme. Alors que l'efficacité n'était pas forcément au rendez-vous lors de ses précédentes saisons, en Argentine ou au Brésil, il se sent désormais investi d'une force tranquille.

«Je crois que c'est avant tout une question de confiance et de savoir que j'ai l'appui de mes coéquipiers, de l'entraîneur et des dirigeants, explique-t-il par l'entremise d'un interprète. En ayant inscrit ce premier but, cela me permet d'aborder les matchs suivants avec davantage de confiance. On dirait que les cages sont un peu plus grandes devant moi.»

Âgé de 23 ans, Romero fait partie des jeunes joueurs qui ont rejoint la MLS pour donner un second souffle à leur carrière. En ce sens, l'idée de changer d'hémisphère ne l'a guère effrayé, lui qui a dû passer plus de 15 heures dans les airs avant sa première séance d'entraînement, à Orlando. Durant le vol entre Buenos Aires et Miami ou lors de la courte nuit à Montréal, précédant le départ vers la Floride, il n'a jamais eu de doute.

«J'étais heureux de l'occasion qui se présentait, mais aussi du fait de rencontrer de nouveaux coéquipiers et de découvrir une nouvelle culture. Je n'avais pas peur, mais il y avait une certaine curiosité. N'oublions pas que j'ai déjà vécu l'expérience de jouer au Brésil. Même si c'est proche [de l'Argentine], c'est tout de même une autre culture et une autre langue.»

L'un des premiers objectifs de Romero a été de revenir à un niveau physique optimal après avoir pris deux mois de vacances, cet hiver. À ce travail fait aux côtés du préparateur Paolo Pacione s'est ajoutée la traditionnelle période d'adaptation. Le numéro 15 a été surpris par le contenu et le nombre de séances.

«La semaine, il n'y a pas de vrais matchs à l'entraînement, comme en Argentine, mais beaucoup d'exercices dans des espaces réduits. Sur le plan physique, c'est assez semblable même si j'ai été surpris qu'il n'y ait qu'une séance quotidienne alors qu'en Argentine ou au Brésil, il y en a plutôt deux au programme. Mais le soccer est le même partout.»

Satisfait de son rendement malgré quelques matchs plus difficiles, à Toronto et contre Columbus notamment, Romero a aussi reçu l'appui de son entraîneur. Marco Schällibaum connaissait déjà les qualités de son milieu droit et n'attendait que le match-référence.

«J'avais déjà vu, sur des DVD, ce qu'il a pu montrer lors des deux derniers matchs. C'est aussi une question de se connaître, d'avoir cette confiance et de s'exprimer sur le terrain. Maintenant, tout le monde connaît sa qualité», juge l'entraîneur montréalais.

Une pensée pour ses futurs jumeaux

Après avoir marqué contre le Fire, Romero a récupéré le ballon au fond du but pour le glisser sous son chandail. Le geste se voulait un clin d'oeil à sa conjointe qui donnera bientôt naissance à des jumeaux. Présente à Montréal pour trois mois, elle rentrera ensuite au pays de Lionel Messi. «Il vaut mieux qu'elle accouche en Argentine où elle sera entourée de sa famille. Ici, nous ne sommes que tous les deux et, à cause des voyages, je ne peux pas tout le temps être avec elle», indique le natif de Bell Ville. Il aura alors une motivation supplémentaire pour inscrire deux nouveaux buts...