Le Real Madrid, contraint de réaliser une remontée épique après la leçon infligée par Dortmund (4-1) en demi-finale aller de la Ligue des Champions, suit fébrilement l'évolution de la blessure à une cuisse de son attaquant Cristiano Ronaldo, incertain pour le retour de mardi à Bernabeu.

Victime d'un problème musculaire mercredi dès l'échauffement précédant le choc, le Portugais est engagé dans une course-poursuite afin d'être disponible pour tenter de renverser la vapeur contre les Allemands.

Si le Ballon d'Or 2008, qui n'a pas disputé une minute du derby madrilène contre l'Atletico samedi (victoire du Real 2-1), a repris le chemin de l'entraînement en solitaire dimanche, il subsiste un doute pour le duel de mardi.

Un forfait de Ronaldo, meilleur artificier de l'actuelle C1 (12) et auteur du but de l'espoir au Signal Iduna Park à l'aller après un bon service d'Higuain, serait un énorme coup dur pour les Merengue.

Même si l'ailier gauche n'avait pas franchement brillé lors du match aller, se cassant notamment les dents sur l'arrière droit de Dortmund Lukasz Piszczek, il reste le principal atout des Madrilènes.

«Je ne parlerai pas maintenant, je parlerai mardi», avait rugi le Portugais après la gifle reçue à l'aller dans la Ruhr, preuve de sa motivation extrême en prévision du match retour.

Mais dans le cas d'un forfait de l'ailier, «l'opération remontée», dont la presse espagnole parle depuis jeudi dernier, serait déjà presque mort-née.

Comme Butragueno en 1984?

Chaque prouesse du Real en Ligue des Champions possède en effet son héros: Valdano et Santillana en 1986 contre Mönchengladbach (victoire 4-0 après une défaite 5-1 à l'aller), Butragueno en 1984 contre Anderlecht (succès 6-1 contre Anderlecht après un revers 3-0).

Il se passe en effet rarement un match sans que l'international portugais - semblable en cela à son grand rival Messi - ne marque: en Liga, Ronaldo émarge ainsi à 31 réalisations, battu seulement par le petit argentin du Barça, crédité lui de 44 buts.

Et si le Portugais pouvait la saison dernière se reposer sur les avant-centres Benzema et Higuain, il semble cette année que l'influence de «Cristiano» ait encore augmenté avec la méforme des deux pointes des Blancs.

Après avoir commencé la saison timidement - le numéro 7 des Blancs avait en effet avoué une mystérieuse tristesse qu'il n'avait jamais vraiment explicitée - Ronaldo est allé crescendo, au point de totaliser notamment 12 buts en C1. Soit seulement deux de moins que le record de la compétition, détenu par Messi et l'Italo-Brésilien du Milan des années 1960, José Altafini.

Des chiffres qui incitent aussi le Real à voir plus loin que le match retour et à évoquer le renouvellement du contrat de sa vedette, lié au club jusqu'en juin 2015.

Devant l'incertitude planant sur l'entraîneur madrilène José Mourinho, donné partant, et face à l'inconnue d'une possible connexion entre les deux hommes - qui possèdent le même agent - le Real aimerait prendre les devants et consolider les attaches de Ronaldo au club Merengue.

Dans l'immédiat, le public de Santiago-Bernabeu a toutefois un autre souci, encore plus brûlant: la cuisse gauche de son Jupiter portugais.