C'est en tant que spectateur qu'Olivier Occéan a assisté au sacre précoce du Bayern Munich, samedi, sur le terrain de son club, l'Eintracht Francfort. Bien malgré lui, l'attaquant québécois se retrouve souvent dans cette position depuis quelques matchs, avec seulement 45 minutes de jeu au cours des deux derniers mois.

Titulaire en début de championnat, Occéan vit donc une deuxième moitié de saison plus difficile en Bundesliga. La concurrence s'est certes accrue dans son secteur, avec le recrutement hivernal de Srdan Lakic, mais il reconnaît aussi payer pour son manque de buts marqués. En 16 matchs - 10 comme titulaire -, il n'a fait trembler les filets qu'une seule fois, le 16 septembre.

Il fait cependant tout pour que son entraîneur, Armin Veh, ne l'oublie pas, a-t-il expliqué à La Presse, à sa sortie du match contre le Bayern. «Je sais que j'ai les qualités. Je montre mes qualités de joueur et d'homme lors de chaque entraînement. Il [Veh] sait ce dont je suis capable et c'est lui qui décide. J'ai eu mes chances au début, mais je n'ai pas marqué les buts que je devais. Cet entraîneur-là aime changer et ce sera aussi difficile pour Lakic, qui n'a plus marqué depuis quelques matchs.»

Occéan croit ainsi qu'il aura de nouvelles occasions de jouer d'ici la fin de la saison, le 18 mai. Et malgré la mauvaise courbe prise lors de sa première année au sein de l'élite allemande, il ne regrette en aucun cas s'être joint à l'Eintracht, l'été dernier. Alors que son ancien club, le Greuther Fürth, devrait redescendre en deuxième division, Francfort se bat toujours pour une place européenne, malgré un récent passage à vide. Le Brossardois déplore par contre le fait que sa relation avec Veh ne soit pas à l'image de celles qu'il entretenait avec ses ex-entraîneurs. Il n'hésite pas à parler de «relations d'amitié» en évoquant le passé.

«Veh est une personne très calme qui ne parle pas trop avec ses joueurs. Il y a un côté négatif, parce qu'il ne te dit pas, dans ta face, que tu n'as pas bien fait. Mais, en tant qu'attaquant, tu sais que lorsque tu ne marques pas, tu ne joues pas. Je ne suis ni milieu défensif, ni défenseur, ni gardien. Ils veulent des buts, ça se comprend.»

Un autre défi?

Sur papier, Occéan est encore sous contrat pour les deux prochaines saisons avec l'Eintracht. Son discours laisse cependant penser que ce n'est plus avec le maillot rouge et noir qu'il devrait poursuivre sa carrière. Après avoir grimpé les échelons un à un en Allemagne, il pourrait même changer de championnat.

«Il y a beaucoup d'équipes qui sont intéressées en Europe, révèle-t-il. J'aurai 32 ans en octobre et peut-être que je vais chercher un nouveau défi dans un autre pays et peut-être même sur un autre continent. On verra bien ce qui va se passer.»

Ce continent ne sera toutefois pas l'Amérique du Nord. Pas tout de suite, du moins. «La MLS, ce sera plus tard, dans deux ou trois ans», croit-il.