L'Impact a pris un virage à 180 degrés cet hiver en nommant Marco Schällibaum à la tête de l'équipe. Alors que Jesse Marsch ne possédait aucune expérience d'entraîneur, le Suisse est assis sur un banc depuis le milieu des années 90. Avant de déménager à Montréal, il a également été nommé par la FIFA afin de donner des cours à des entraîneurs, en Corée du Sud ou au Qatar. Les séances sont logiquement fort différentes en 2013 avec, à la base, une planification établie à plus long terme.

«L'an passé, nous avions une idée de ce que nous voulions faire, mais nous nous préparions plutôt le matin, révèle l'un des bras droits de Schällibaum, Mauro Biello. Avec Marco, nous bâtissons des microcycles d'une ou deux semaines. La première phase a été de préparer l'équipe physiquement avec l'implantation graduelle de sa philosophie.»

En Floride, le deuxième microcycle a été davantage axé sur le travail tactique et quelques phases plus spécifiques, comme les coups de pied arrêtés offensifs et défensifs. Lors de séances qui s'approchent parfois des deux heures, la variété des ateliers est également plus importante que l'an dernier. Lorsqu'on évoque le fameux esprit européen, c'est peut-être là qu'il est le mieux défini. Dès les premières semaines du camp, Hassoun Camara a constaté des rapprochements avec ce qu'il avait vécu avec l'Olympique de Marseille ou le Sporting Bastia, en France. «Les exercices s'en rapprochent beaucoup, c'est vrai. L'an dernier, nous étions un peu en déficit d'exercices courts mais intenses, qui constituent la philosophie européenne, explique le polyvalent joueur. En 2012, c'était axé sur le physique et le travail, mais il n'y a pas à remettre en question le travail de Jesse (Marsch), bien au contraire. Sans comparer les deux méthodes, le travail est très différent.»

Partage des tâches

Pour mettre en place ces ateliers, Schällibaum réunit tout son personnel, soit Biello, l'autre adjoint Philippe Eullaffroy, l'entraîneur des gardiens Youssef Dahha et le préparateur physique Paolo Pacione. Ce désir de concertation à l'extérieur du terrain est également visible lors des entraînements. En première moitié de séance, le Suisse prend du recul pour laisser ses adjoints mener la barque. Il récupère ensuite le premier rôle pour le travail tactique et, donc, les phases qui se rapprochent le plus des situations de match. Au passage, il n'hésite pas à hausser le ton et à poser quelques dilemmes à ses joueurs sous forme de questions. Ce partage des tâches ne déplaît pas à Biello, qui agissait un peu dans l'ombre lors de l'année inaugurale de l'Impact dans la MLS. «C'est sûr que je suis beaucoup engagé cette année au niveau des exercices ou de la surveillance des adversaires. Je me sens plus à l'aise et je peux avoir un peu plus d'opinions.»

La cohabitation de Schällibaum avec son nouveau personnel s'est établie en douceur. Après tout, il arrive dans un club qui n'est pas le plus facile à diriger en Amérique du Nord. Il n'a également pas eu le luxe de choisir ses propres adjoints. Pourtant, l'entente saute aux yeux, à l'image des très animées parties de soccer-tennis, grande spécialité suisse, à la fin de certains entraînements.

« C'est une personne très ouverte qui a toutes ses licences d'entraîneur et qui a joué au plus haut niveau. Mais il est très humble, assure Biello. Il nous donne toute sa confiance et s'il veut changer quelque chose, il en discute avec nous. Il a cette idée qu'il faut aimer ce que l'on fait et, donc, avoir le sourire.» Rien de mieux que des victoires pour le conserver...