Trois des gardiens actuels de l'équipe des moins de 21 ans de l'Impact sont passés par le Centre d'excellence, programme créé il y a quatre ans par Youssef Dahha. Avec l'aide d'Owen Braun, entraîneur des gardiens de la sélection canadienne, Dahha essaie de transmettre les valeurs du club dès le plus jeune âge grâce à une uniformisation de l'apprentissage.

En 2012, 13 gardiens triés sur le volet ont participé à ces écoles qui s'étendent sur 30 séances. Dans cette cohorte se cache peut-être un futur gardien de l'Académie de l'Impact qui, grâce aux 45 heures de travail, aura assimilé les méthodes du club.

«Ce que nous voulons inculquer à travers ce programme, ce sont les valeurs et la philosophie de travail du club. Lorsque les gardiens qui ont suivi ce cursus entrent à l'Académie, ils ont déjà cette identité du gardien de l'Impact. C'est plus facile de continuer le travail après», explique Dahha, également entraîneur des gardiens des moins de 21 ans chez l'Impact.

«À l'Académie, nous avons essayé de créer le même modèle de travail pour tous les gardiens, ajoute-t-il. Même à l'échauffement, que ce soit avec les U11 ou les U21, les exercices vont être pareils. On veut amener cette identité partout.»

Dans les écoles de soccer de l'Impact, seuls les attaquants et les gardiens ont des entraînements spécifiques. Cette offre comble un besoin dans les rangs amateurs, puisque les clubs pouvant se payer un entraîneur de gardiens sont assez rares. Ce problème est d'ailleurs universel.

«Je sais, par expérience, qu'au Québec et en Europe, il y a deux positions de jeu négligées par manque de temps et de moyens: les attaquants et les gardiens de but, souligne Olivier Brett, directeur des écoles de l'Impact. Avec le Centre d'excellence, nous voulions faire contrepoids, même si cela demande l'engagement des parents en matière de temps et d'argent.»

Au fil des séances qui redémarreront au mois de janvier, Dahha et Braun assurent un suivi de la courbe de leurs élèves et enrichissent leur cursus grâce à la visite régulière de joueurs professionnels du club, d'un préparateur mental ou d'un diététicien. Mais comment peuvent-ils détecter le potentiel d'un gardien dès l'âge de 10 ou 11 ans? «À cet âge-là, on regarde s'ils sont capables d'attraper le ballon et s'ils n'ont pas peur. Chez les plus vieux, on voit s'ils sont constants ou s'ils sont capables de jouer avec leurs pieds un peu plus», explique Braun.

Un Québécois devant le filet dans la MLS?

Avec Maxime Crépeau, qui a récemment participé à un camp de la sélection canadienne des moins de 20 ans, mais aussi Jason Beaulieu et Samuel Dufort, l'Impact a une bonne relève dans ses rangs. Et puisque le but de l'Académie est de former les futurs joueurs de l'Impact, l'un de ces trois hommes - trois anciens élèves du Centre d'excellence - pourrait-il faire le saut au cours des prochaines années? Dahha prône la patience.

«Chaque personne qui travaille bien aura un travail professionnel, que ce soit ici ou ailleurs. Si on fait la bonne chose, je n'ai aucun doute que nos gardiens vont se trouver une place dans un club. C'est sûr qu'il va y avoir un Québécois [dans les buts] dans la MLS, mais dans quelques années, pas maintenant.»