Le secrétaire général de la FIFA, Jérôme Valcke, a mis cette fois les gants lundi à Rio de Janeiro, mais n'en a pas moins averti le Brésil qu'il lui restait «du travail» pour organiser un Mondial 2014 irréprochable.

Pour la Coupe des Confédérations qui se déroulera du 15 au 30 juin dans six villes du pays, «ça va marcher» malgré certains retards, a estimé M. Valcke à l'ouverture du Soccerex, la grand messe annuelle du soccer mondial.

Mais il ne s'agira que d'un test à échelle réduite, impliquant huit sélections, sans commune mesure avec le défi d'accueillir dans 12 villes, héberger et faire voyager un demi-million de fans du monde entier à travers un pays à l'échelle d'un continent, a-t-il averti.

«Il y a des stades qui sont plus ou moins dans les temps et d'autres seront prêts entre la mi et la fin avril au plus tard, ce qui représente un défi pour nous car nous aurons peu de temps pour tester les infrastructures. Mais nous sommes sûrs que pour la Coupe des Confédérations cela va marcher», a déclaré M. Valcke.

«Trois personnes dans le même lit»

«C'est une compétition plus petite. Il y a moins de gens qui voyagent, moins de gens qui cherchent à se loger», a souligné le secrétaire général de la Fédération internationale de football.

Concernant le Mondial, il s'est montré plus circonspect: «Votre but c'est de voir le Brésil gagner le Mondial, celui de la FIFA c'est qu'il soit parfaitement organisé. Nous devons travailler dur pour être sûrs que les fans seront très bien accueillis».

Sans vouloir la nommer, Jérôme Valcke a cité l'exemple d'une des 12 villes organisatrices du Mondial-2014, «où il y a 17 000 chambres alors que le stade a 45 000 places».

«Je dirais qu'il y a quelque chose qui ne fonctionne pas parfaitement bien. La seule façon d'y arriver, c'est de mettre trois personnes dans le même lit. Sinon, on aura encore 10 000 personnes sans lit», a-t-il lancé.

Après de vives frictions avec les autorités brésiliennes, qu'il avait invitées fin mars «à se botter les fesses» pour combler leur retard, M. Valcke a affirmé que l'atmosphère était à présent à la collaboration.

«Nous n'essayons plus de nous battre car cela ne sert à rien. À la différence d'un couple, la FIFA et le comité local d'organisation ne peuvent pas divorcer. Le plus important est de travailler ensemble pour trouver des solutions aux problèmes qui se posent», a-t-il expliqué.

Modèle anglais

Le président de la Confédération brésilienne de football, José Maria Marin, également président du Comité d'organisation local (COL), et le gouverneur de Rio, Sergio Cabral, ont émis le voeux que ces grands événements serviraient au football brésilien à combler son retard.

«Le Brésil, qui avait des stades archaïques, sera doté de 12 nouveaux stades, avec une structure moderne, des loges offrant des possibilités d'affaires, des zones de distractions, une meilleure sécurité, de meilleures conditions pour assister aux matches», a déclaré M. Marin.

«Nous voulons suivre le modèle du football anglais. Le pays du football ne peut pas avoir des gazons pelés», a-t-il ajouté.

Le gouverneur de Rio a souhaité que le Soccerex, qui réunit pendant trois jours sponsors, fédérations, villes organisatrices, agents, clubs et médias, aident le football brésilien à changer de modèle.

«II est absolument anormal que nous ayons un football aussi connu dans le monde mais des clubs aussi faibles, pauvres et attardés dans la gestion du soccer», a-t-il déploré.

Le Soccerex s'est ouvert en l'absence remarquée du vice-président de la CBF, Marco Polo Del Nero, dont le domicile a été perquisitionné et qui a été brièvement interrogé par la police.

Il a été entendu dans le cadre d'une enquête portant sur le démantèlement de «deux organisations criminelles, une spécialisée dans la vente d'informations secrètes et considérée comme un réseau d'espionnage, et l'autre qui pratiquait des délits contre le système financier national et envoyait des fonds à l'étranger sans autorisation», selon la police.