Les espoirs canadiens de participer à la Coupe du monde de 2014 se sont rapidement évaporés dans la chaleur de San Pedro Sula, mardi après-midi. Amorphes, les Rouges ont encaissé trois buts au cours de la première demi-heure pour finalement s'incliner 8-1 devant la sélection hondurienne. Un changement de garde devrait maintenant s'amorcer.

Alors qu'un seul point suffisait pour atteindre le dernier tour, le groupe de Stephen Hart a rapidement montré de graves lacunes contre un adversaire pourtant moins impressionnant que lors des dernières qualifications. Une maladresse devant le but hondurien, dès les premières secondes de la rencontre, a alors cédé le pas à un festival d'erreurs individuelles. Entre des marquages déficients et des pertes de balle en milieu de terrain, les Canadiens ont été immédiatement punis par des joueurs plus rapides, plus techniques et gonflés à bloc par la présence de près de 40 000 partisans déchaînés.

«Vous êtes censés arriver sur le terrain très motivé, vous devez vous battre. Vous êtes supposés être prêts à mourir sur le terrain, a indiqué le sélectionneur canadien. Mais nous avons été horribles, c'est inquiétant de voir que l'équipe s'est écroulée de cette manière.»

Dans le vestiaire, le vocabulaire employé par les joueurs a été identique. «Nous sommes embarrassés par cette performance», a ajouté Julian de Guzman alors que pour le capitaine, Kevin McKenna, le Canada a été «mauvais» en offrant l'une des pires performances de son histoire.

La première banderille du match a été plantée par Jerry Bengtson, qui a profité, dès la sixième minute, de l'apathie des Rouges sur un duel aérien perdu par McKenna. L'attaquant du Revolution de la Nouvelle-Angleterre a doublé la mise, 10 minutes plus tard, après un autre ballon perdu par de Guzman, suivie d'une contre-attaque menée à toute vitesse.

À partir de cet instant, le match a pris des allures de long naufrage avec un autre but de Bengtson, un doublé de Mario Roberto Martínez et un triplé de Carlo Costly.

En l'espace de 90 minutes, le Canada a encaissé huit buts, soit cinq de plus que durant ses 11 premiers matchs des qualifications. «C'est difficile d'expliquer cette défaite, a immédiatement analysé Hart sur les ondes de Sportsnet. Les quatre buts encaissés, en première mi-temps, étaient évitables. Nous n'avons pas bien défendu individuellement, collectivement et nous en avons subi les conséquences.»

Seul Iain Hume, à 11 minutes du terme, a insufflé une infime dose de fierté à la sélection canadienne.

Deux occasions en or

Malgré cette humiliation - le triste record en la matière est un 8-0 encaissé contre le Mexique lors de la Gold Cup de 1993 -, le Canada pourra longtemps repenser aux deux occasions en or obtenues en début de rencontre. À la première minute, Tosaint Ricketts, en bonne position, a mal contrôlé un centre de Nik Ledgerwood. Le numéro 9 s'est montré tout aussi inefficace après un tir de Simeon Jackson, sur le poteau, qu'il a renvoyé directement sur le gardien hondurien.

Absent de la phase finale depuis 1986 et du dernier tour des qualifications de la CONCACAF depuis 1997, le Canada devra maintenant se soumettre à une nouvelle séance d'autocritique. Il était déjà convenu que les contours de cette équipe seraient bien différents lors des prochains rendez-vous.

L'avenir de Hart, dont le mandat actuel avait commencé en 2009, sera également débattu au cours des prochaines semaines. Ce dernier a indiqué avoir donné le maximum, mais il doutait que les partisans canadiens  lui pardonnent ce résultat.

Si les joueurs sont venus à sa défense, le président de l'Association canadienne, Victor Montagliani, a refusé de s'entretenir avec les médias présents en Amérique centrale. Par l'entremise d'un porte-parole, il a indiqué ne pas vouloir parler publiquement avant d'avoir eu une discussion avec Hart.

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- Avec La Presse Canadienne