«Nous ne reviendrons jamais en arrière, PSG ou pas PSG»: Michel Platini, président de l'UEFA, s'est montré ferme vendredi sur le fair-play financier, rappelant implicitement à l'ordre les clubs qui dépensent plus qu'ils ne gagnent et risquent gros à partir de 2014-15.

Le fair-play financier (FPF) a pour but d'éviter que la majorité des clubs européens --le Bayern Munich qui fait des bénéfices est un contre-exemple-- ne creusent leurs déficits abyssaux (1,7 milliard d'euros de pertes en 2011 pour les clubs européens).

Mais le Paris SG des Qataris, richissime, n'échappe pas à la règle: au nom de l'équité, un autre volet du FPF, ses revenus doivent couvrir ses dépenses.

Sur les trois dernières périodes de transferts (été 2011, hiver 2012, été 2012), le Paris SG a dépensé environ 260 millions d'euros ! Et ce n'est pas le ventes du maillots d'Ibrahimovic ou les recettes guichets du Parc des Princes qui pourront faire apparaître ce fameux équilibre budgétaire que l'UEFA recherchera bientôt dans les livres de comptes des clubs.

«Nous ne reviendrons jamais en arrière, PSG ou pas PSG», a martelé M. Platini lors d'une rencontre avec la presse à Monaco. Les premières sanctions pourraient tomber à partir de 2014-15, avec un panel large allant du simple avertissement jusqu'à l'exclusion, par exemple, de l'épreuve reine des clubs en Europe, la Ligue des champions.

«Au PSG, ils savent tout ça»

Or, après huit ans d'absence en C1, le PSG y revient cette année (groupe A avec le Dinamo Zagreb, le Dynamo Kiev et Porto). «J'ai parlé avec tous les grands patrons des clubs en Europe, j'ai même parlé avec les patrons de Manchester City à Abou Dhabi, et tout le monde veut le respecter, ce fair-play financier, mais certains montrent qu'ils ne le veulent pas», a d'abord réagi le patron du foot européen à l'évocation des achats frénétiques du club parisien.

«Le nom que vous avez cité en fait peut-être partie (de ceux qui ne le respectent pas, parlant du PSG, qu'il finira par citer nommément à d'autres moments, ndlr)», glissait-il encore.

«Celui qui ne respectera pas le fair-play financier aura des problèmes, que ce soit un club français, anglais, géorgien, tout le monde sait où on va», a encore martelé l'ancien capitaine des Bleus.

«Au PSG, ils savent tout ça, au début du projet, parmi les représentants des clubs à travailler sur la question, il y avait Philippe Boindrieux (ancien directeur général du PSG, toujours au club) et Jean-Claude Blanc (alors dans la direction de la Juventus et aujourd'hui directeur général du... PSG)», rappelle Platini.

«Créatifs»

Le PSG peut-il s'attendre au pire à l'avenir ? «C'est à eux, dirigeants du PSG, de se montrer créatifs, la philosophie n'est pas d'assassiner les clubs mais de les aider», a souligné Platini.

Le Qatar pourrait-il s'en tirer par le biais d'une société satellite qui deviendrait un sponsor maillot généreux ? «Construire un nouveau stade par exemple», rebondit plutôt Platini. Car le FPF est plus souple pour les clubs qui investissent dans les infrastructures en propre.

«Avant, quand les clubs italiens achetaient des joueurs, le fair-play financier, ça ne les intéressait pas en Italie, maintenant les clubs français achètent en Italie (Ibrahimovic et Thiago Silva, notamment, passant de l'AC Milan au PSG) alors les Italiens sont intéressés, et maintenant en France ils n'en parlent plus, ça ne les intéresse plus le fair-play financier», a ironisé, Platini, ancien joueur de la Juventus, en conclusion.

L'UEFA entérine l'arbitrage à cinq dans ses compétitions

Le comité exécutif de l'UEFA «a décidé à l'unanimité de mettre les arbitres additionnels (arbitrage à 5) dans les compétitions de l'UEFA», a indiqué vendredi Michel Platini, président de cette instance lors d'une rencontre avec la presse à Monaco.

«Le comité exécutif a décidé à l'unanimité de mettre les arbitres additionnels (arbitrage à 5) dans les compétitions de l'UEFA. Depuis le 5 juillet, le Board (instance garante des lois du jeu, NDLR) a autorisé les fédérations qui le veulent à l'adopter, la fédération italienne a commencé dans son championnat, et ils en sont contents», a exposé M. Platini.

«Et pour les grandes finales européennes, on privilégiera des arbitres habitués à l'arbitrage à cinq, ce n'est pas une menace, c'est un conseil, les fédérations nationales peuvent faire ce qu'elles veulent, elles sont libres», a par ailleurs annoncé le dirigeant français.

«La technologie (sur la ligne de but, qui sera installée dans les prochains tournois FIFA, Mondial des clubs, Coupe des confédérations, Mondial-2014, NDLR) personne ne l'a jamais vue, alors que l'arbitrage à 5, vous le connaissez tous, je suis toujours opposé à la technologie, ce n'est pas à 57 ans que je vais changer d'idée», a-t-il poursuivi.

«Ce n'est pas la FIFA qui a décidé de l'arrivée de la technologie, c'est le président de la FIFA (Joseph Blatter) qui a décidé tout seul avec le Board, il n'a pas consulté le comité exécutif, c'est lui le patron, c'est lui le chef, voilà...», a-t-il encore ajouté.

«J'ai mes convictions, avec l'arrivée de la technologie, sur la ligne de but, ils jurent tous "on va s'arrêter là", pff, vous verrez... moi, je respecte la décision, mais je ne suis pas pour, d'ailleurs le jour où le Board a décidé ça, je n'y suis pas allé, je suis resté chez moi, je ne voulais pas voir ça après 105 ans d'arbitrage», a-t-il confié.

«D'ailleurs, la technologie sur la ligne de but, je ne sais pas comment ça marche, et j'ai même entendu des gens qui sont pour dire "ça ne marche pas à 100 % mais c'est une indication pour arbitre" (il lève les yeux au ciel, ndlr), pff...», a-t-il encore regretté.

«Pour nous, c'est moins cher d'avoir des arbitres que la technologie, dans les 53 pays de l'UEFA. Et si l'Angleterre prend la technologie, on verra si ça marche ou pas», a-t-il conclu.