Pas même les Sounders de Seattle n'avaient accompli cet exploit lors de leur excellente année d'expansion. Lors d'un autre match à rebondissements disputé à guichets fermés, samedi, l'Impact s'est adjugé une quatrième victoire d'affilée en défaisant les Earthquakes de San Jose par la marque de 3 à 1.

Si le score indique une large victoire, l'Impact a toutefois dû s'extirper d'une mauvaise très entame de match pour récolter sa 11e victoire de la saison. Tel que prévu, les meneurs dans la MLS ont appliqué énormément de pression, bien fait circuler le ballon et enchaîné les centres en direction de Chris Wondolowski et de Steven Lenhart.

Le duel, souvent aérien, entre le bouclé attaquant et Hassoun Camara a d'ailleurs été titanesque lors des premières minutes du match. Jusqu'à l'atteinte de son paroxysme, à la 20e minute, sous la forme d'une bousculade, d'une double expulsion et d'un penalty transformé par «Wondo».

San Jose aurait pu être le grand gagnant de ce match à 10 contre 10. Non seulement parce que les espaces allaient être plus importants, mais aussi parce qu'il est plus facile de se réorganiser après l'exclusion d'un attaquant que d'un défenseur. Or, San Jose, malgré la possession du ballon, a eu énormément de mal à trouver Wondolowski, dont l'efficacité est moindre sans la présence d'un point d'appui à ses côtés.

Jesse Marsch, de son côté, a dû repenser son quatuor en faisant glisser Jeb Brovsky dans l'axe et en reculant Davy Arnaud d'un cran, comme contre Columbus, plus tôt cette saison. Malgré deux joueurs à des positions inhabituelles et un jeu de chaise musicale en milieu, le pari a fonctionné.

Ancien milieu de terrain avec Vancouver et latéral cette année, Brovsky a ainsi rempli sa mission à merveille. «Il a été fantastique et nous l'avions à peine utilisé comme défenseur central, a jugé Marsch. Il a remporté ses duels, a bien lu le jeu et s'est très bien battu.»

«Quand on m'a placé dans l'axe, j'étais prêt et concentré. Matteo (Ferrari), qui a aussi disputé un excellent match, m'a beaucoup aidé. Avec Troy (Perkins) en plus, c'était facile de faire la transition», a ajouté Brovsky.

Il reste que l'Impact ne pouvait pas se contenter d'une bonne performance défensive, mais devait rapidement revenir dans le match après ce penalty. La paire Felipe-Marco Di Vaio s'est chargée de l'égalisation, à la 25e minute, sur un centre du premier repris victorieusement par le second.

Équipe ultra-offensive avec des arrières latéraux qui n'hésitent jamais à prendre le couloir, les Quakes laissent, en contrepartie, énormément d'espace dans le dos de leur défense. Ils occupent d'ailleurs le 10e rang quant aux buts encaissés.

En deuxième demie, l'Impact a parfaitement su utiliser la vitesse de ses milieux et la profondeur pour surprendre des visiteurs parfois passifs. Cela fut le cas après cette longue chevauchée de Lamar Neagle, suivie par un relais de Patrice Bernier et un magnifique but du numéro 25 (62e). Ou encore sur une passe en profondeur de Neagle qui a mené au deuxième penalty du match, transformé par Bernier, 10 minutes plus tard.

Bonne réponse

Lors de la première moitié de saison, l'Impact n'aurait peut-être pas su formuler une telle réponse face à la perte d'un défenseur et une ouverture du score. Grâce à une meilleure cohésion et à l'arrivée de nouveaux joueurs, l'équipe a appris, muri et affiche une confiance en elle qui lui permet encore de rêver aux séries.

«C'est presque mon devoir de rester à l'écart tant les joueurs sont forts, dévoués et croient en eux. Qui sait ce qui va se passer avec les matchs en mains de nos adversaires», s'est interrogé Marsch.

Le prochain visiteur sera d'ailleurs DC United, l'un des adversaires directs de l'Impact, qui a disputé quatre rencontres de moins...