Real-Barça, c'est reparti! La question est: Le Madrid de Mourinho, champion de la saison 2011-12, peut-il faire coup double en dominant à nouveau un Barcelone entré dans l'inconnu avec le départ de Guardiola à la fin de la saison dernière?

Tel est l'enjeu du Championnat espagnol qui reprend ses droits samedi.

Si les indices manquent encore pour pouvoir répondre à cette interrogation, de grandes tendances se dégagent déjà chez les deux Grands d'Espagne à quelques jours de la reprise.

Cette saison, Real et Barça ne semblent ainsi pas se trouver dans la même dynamique: les Merengue peuvent eux savourer une période de stabilité avec la troisième année de Mourinho aux commandes et un effectif très peu modifié.

Côté Barça, il y a en revanche du changement dans l'air avec le départ de Guardiola et l'entrée en fonctions de celui qui était jusqu'à présent son second: Tito Vilanova.

Cet homme discret de 42 ans, plus habitué jusqu'ici à l'ombre qu'à la lumière, sera d'autant plus soumis à la pression qu'il lui revient de prouver que le Barça, défait la saison dernière par un Real enfin débarrassé de ses complexes face aux Blaugrana, n'est pas en fin de cycle.

Évidemment, il ne s'agit pas d'un changement d'air, loin de là. Très proche des principes de jeu de «Pep» avec lequel il aura glané quatorze titres au cours des quatre dernières saisons, Vilanova doit être vu comme un héritier, certainement pas comme un révolutionnaire.

Reste à savoir si «Tito» saura communiquer à ses joueurs la même rage de vaincre et le même enthousiasme que Guardiola.

Sur le plan tactique, le fameux 4-3-3 à la Barcelonaise semble en tout cas toujours de rigueur et Messi jouera comme à l'accoutumée les zébulons sur tout le front de l'attaque catalane.

Deux éléments peuvent toutefois légèrement infléchir la stratégie adoptée par rapport à l'an passé.

Alba, recrue de poids

Le premier a pour nom Jordi Alba. Avec cette révélation de l'Euro-2012, le Barça a acquis une valeur sûre sur le flanc gauche, dégarni depuis le forfait longue durée d'Eric Abidal après sa greffe de foie la saison dernière.

L'autre élément, s'il n'est pas une recrue, peut presque être considéré comme tel: le buteur David Villa, en revenant doucement à la compétition après sa fracture du tibia gauche en décembre dernier, va à coup sûr soulager le Barça de la Messi-dépendance de la saison dernière.

Pas sûr néanmoins que cela suffise à replonger le Real dans le doute. Si le club merengue a jusqu'ici été bien calme sur le marché des transferts -il est toutefois question du meneur de jeu croate Modric- les Madrilènes semblent plutôt avoir le vent en poupe depuis leur sacre en Liga la saison dernière, qui a mis fin à une suprématie barcelonaise de trois ans.

Les chiffres stratosphériques de l'année dernière: 121 buts inscrits, 100 points obtenus, parlent d'eux-mêmes et on ne voit pas pourquoi la machine se gripperait tout à coup.

Seul élément perturbateur: l'obsession de la «Decima» -la dixième Coupe d'Europe dans l'histoire du Real- se fait de plus en plus présente.

Bien qu'il n'en dise rien officiellement, il est probable que le «Special One» en fasse cette année son objectif prioritaire, ce qui le consacrerait par ailleurs comme seul entraîneur à avoir remporté la C1 dans trois clubs différents.

Dans tout ce changement, la Liga apportera toutefois aussi son lot de continuité: celui d'un antagonisme perpétuel entre Cristiano Ronaldo et Messi, engagés dans une course aux buts sans merci. Sur le plan des entraîneurs, l'accrochage il y un an entre Vilanova et Mourinho lors de la Supercoupe d'Espagne avait également posé les bases d'une certaine inimitié entre les deux hommes. Certaines choses ne changent jamais...