Le gardien Evan Bush avait retiré ses gants. Le sourire aux lèvres, il venait de frustrer toute la soirée les attaquants de l'Olympique de Lyon, venu disputer à Montréal un match amical contre l'Impact. Le verdict nul de 1-1 avait même des allures de victoire pour le portier, nommé joueur de la rencontre.

Mais les deux équipes ont convenu de briser l'égalité aux tirs de barrage, et Bush a dû s'avouer vaincu, cédant quatre fois, tandis que ses coéquipiers ne marquaient qu'à deux reprises. Malgré la défaite sur papier, la performance du gardien et des siens devant un club de première division française s'est révélée encourageante.

«Nous avons affronté toute une équipe, surtout en première demie, a convenu l'entraîneur-chef de l'Impact, Jesse Marsch. C'est le genre de match qui est bon pour la confiance et qui a permis à de jeunes joueurs de s'illustrer.»

Accueil poli

Si l'Impact n'a pas semblé intimidé par la visite, il lui a tout de même adressé un accueil presque trop poli. Au cours des 15 premières minutes, les Montréalais ont été dominés dans toutes les phases du jeu. Nettement mieux organisé, l'Olympique bloquait toutes les tentatives de relance et manoeuvrait comme bon lui semblait en attaque.

Bien que Montréal se soit ajusté en cours de route, ce sont les visiteurs qui ont ouvert la marque.

À la 28e minute, l'attaquant Jérémy Pied a conclu un échange à trois en décochant un lancer depuis l'entrée de la surface, qui n'a laissé aucune chance à Evan Bush. «Un tir de classe mondiale», a analysé le gardien.

L'Impact a immédiatement répondu. Après une occasion ratée de Justin Mapp, qui est passé bien près de déjouer le gardien vedette Hugo Lloris d'un tir voilé, Andrew Wenger a accepté une passe de Patrice Bernier en plein centre du terrain et, à l'entrée de la zone de réparation, a envoyé un tir au poteau opposé pour égaler la marque.

L'OL est certes passé à la seconde vitesse en fin d'engagement, mais les locaux ont réussi à conserver l'égalité jusqu'à la pause.

À la 37e minute, Marco Di Vaio est passé bien près de marquer son tout premier but avec l'Impact. Après avoir saisi une remise en touche profondément en zone adverse, Wenger a envoyé une passe parfaite à l'Italien, mais le tir de celui-ci a fini sa course haut dans les estrades.

Encore Bush

Après une première mi-temps endiablée, la seconde n'a pas offert la même intensité. Il faut dire que presque tous les partants de l'Impact avaient retraité au vestiaire, imités par plusieurs de leurs vis-à-vis lyonnais. De fait, hormis Evan Bush, seul le défenseur Karl Ouimette a disputé toute la rencontre dans le camp montréalais.

«On m'a utilisé à toutes les sauces, et ça fait du bien de recevoir cette confiance, a dit le Québécois après le match. J'ai savouré tous les instants.»

Le gardien Bush a encore dû se signaler en deuxième demie, réservant ses meilleurs arrêts à Jimmy Briand et à Bafetimbi Gomis. Sur la même séquence, le premier a été stoppé alors qu'il était parvenu presque seul devant le portier montréalais, et le second n'a pu marquer sur le retour.

Eduardo Sebrango, deux fois, a quant à lui obtenu les meilleures chances de l'Impact en fin de match, mais il n'a pu les convertir.

Défense nouveau genre

Très attendu du public, le nouveau venu Alessandro Nesta a quitté le match à la 63e minute, remplacé par son compatriote Mateo Ferrari. Il est sorti sous les applaudissements nourris de la foule, qui lui avait d'ailleurs réservé un accueil chaleureux en début de match.

Nesta ne semblait pas trop rouillé à ses premiers pas en MLS. Il a notamment sorti ses coéquipiers du pétrin tôt en première demie. Avec Ferrari et Nelson Rivas, il insufflera sans doute une dose de stabilité à la défense montréalaise.

«C'est bien de voir ces trois-là réunis, a souligné Jesse Marsch. Avec son calme, Nesta nous donne confiance et, surtout, il s'impose par sa communication avec ses coéquipiers en défense et en milieu de terrain. Je crois que toute l'équipe jouera mieux maintenant qu'il est là.»

L'Impact disputera son prochain match de saison régulière à domicile samedi contre le Red Bull de New York. Avec 19 225 spectateurs, la foule de mardi soir était par ailleurs la plus importante depuis la réouverture du stade Saputo.