L'Impact a choisi un bien mauvais moment pour connaître une soudaine baisse de régime, amplifiée par une étonnante passivité défensive. Les débuts de Marco Di Vaio ont ainsi été gâchés par une défaite de 3 à 0 face au Toronto FC devant une foule de 14 412 spectateurs.

«Ils nous ont dominés dans tous les secteurs. Félicitations à Toronto qui mérite sa victoire à 100%. Ils sont venus ici et ont joué avec plus de coeur», a résumé un Jesse Marsch abattu après le match.

Si le résultat et la foule ne sont pas ceux escomptés par la direction de l'Impact, les spectateurs, eux, sont parvenus à faire parvenir leur message au héros de la soirée. Dès l'échauffement, ils étaient des dizaines collés aux barrières afin d'immortaliser, en images, la grande première de Di Vaio. Pendant ce temps, plusieurs banderoles en son honneur fleurissaient aux quatre coins du stade.

Les applaudissements se sont ensuite fait entendre à l'annonce de son nom, tout juste avant le coup d'envoi. Même réaction lors de son premier bon ballon touché, à 20 mètres des buts torontois, à la quatrième minute, puis sur l'un de ses centres repris de la tête par Davy Arnaud.

Actif à la pointe de l'attaque, Di Vaio a multiplié les appels de balle dans l'axe, mais également sur les flancs. Toujours à la limite du hors-jeu, l'Italien n'a cependant pas eu de très bons ballons à négocier pendant 55 minutes. Son premier tir a été bloqué par la défense ontarienne, en début de rencontre. Son deuxième, depuis la droite de la surface de réparation, a largement raté le cadre de Milos Kocic.

Di Vaio a finalement cédé sa place à Sanna Nyassi en début de seconde période. Les quelques sifflets, témoignant de la volonté populaire de le voir rester sur le terrain, ont rapidement été suivis d'une belle ovation.

Verdict de l'entraîneur? «On a pu voir certains de ses flashs, mais nous ne lui avons pas suffisamment donné de ballons. Il va s'améliorer.»

Du point de vue collectif, Di Vaio ne s'attendait pas à un résultat aussi négatif. «J'espérais autre chose. J'espérais que nous allions faire un match différent, plus plaisant, avec la victoire au bout. Dans ma tête, je m'attendais à quelque chose de différent. Nous avons fait une bonne première mi-temps en jouant bien et en ayant des occasions, puis nous n'avons pas réagi après le premier but.»

Car, si ce match restera celui de l'entrée en scène de Di Vaio, il marque également l'une des pires sorties de l'Impact depuis des lustres. Dominateur en première période, l'Impact s'est créé ses meilleures occasions dans les 10 premières minutes de jeu. Lamar Neagle et Felipe, en l'espace de 180 secondes, ont cependant raté de peu le but ontarien. Puis, le onze montréalais n'a plus vraiment inquiété la pire équipe de la MLS. Plus inquiétant encore, il a offert la victoire sur un plateau d'argent en multipliant les cadeaux défensifs en deuxième mi-temps.

C'est d'abord Torsten Frings, à la 52e minute, qui a ouvert le bal sur un puissant coup franc de 20 mètres. Frappé plein axe, le tir aurait cependant dû être repoussé par Donovan Ricketts.

Le choix de Marsch de passer à une défense à droite a complètement tourné en défaveur de l'Impact. À la 72e minute, Ryan Johnson a ainsi pu placer sa frappe enroulée dans le filet montréalais sans être attaqué et avec un autre temps de retard de Ricketts.

«Sur le premier but, je ne sais pas si Donovan n'a pas vu clairement le ballon, mais il aurait dû effectuer cet arrêt, a jugé Marsch. Sur le deuxième, je pense qu'il était masqué, mais nous aurions dû presser Johnson et ne pas lui laisser autant d'espace.»

Danny Koevermans, libre de tout marquage, a finalement inscrit le dernier but de la soirée.

«C'est toujours la même histoire, s'est lamenté le capitaine Arnaud. Nous abandonnons encore un but sur coup de pied arrêté. Ils nous ont attendus dans leur camp et nous ont pris à revers à deux reprises sur des contre-attaques.»

Une soirée à oublier? Presque...

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